L’opération de la dernière chance…quand les Allemands se rapprochent dangereusement de la Marne.
La Marne, 1918. Les bolcheviks et les Empires centraux signent le traité de Brest-Litovsk. Libéré à l’Est, l’état-major allemand peut donc désormais concentrer ses forces sur le front de l’Ouest. Pour les Allemands, il s’agit de lancer l’opération de la dernière chance – dite “l’offensive du Printemps” – pour remporter la guerre avant l’arrivée massive des Américains. Pour réussir, ils ont fait le choix des Sturmtruppen, ces troupes d’assaut spécialement entraînées pour s’affranchir des tranchées qui immobilisent le front de l’Ouest depuis trois ans. Ainsi, les premiers combats sont à leur avantage et la guerre de mouvement reprend de plus belle. Les Allemands se rapprochent dangereusement de la Marne et de Paris, et l’armée française jette sur place ses dernières forces : dans cette seconde bataille de la Marne, les fameux taxis de 1914 font désormais place aux nouveaux chars Renault FT.
Cette BD nous replonge directement dans le conflit, sans narration ou préambule nous expliquant véritablement où nous rendus dans cette Grande Guerre, ni les précédentes opérations menées… Le lecteur commence sa lecture de courriers échangés entre Jean et sa femme Marie, ainsi que sa soeur Faustine et son ami d’enfance -aussi au combat- Abel. On comprend assez vite que les soldats s’inquiètent autant pour les civils présents à l’Arrière que les civils s’inquiètent pour les soldats sur le champ de bataille.
Les permissions accordées sont précieuses et très attendues de chaque côté de la France. Le personnage principal, Jean, retourne au chevet de sa femme qui est tombée gravement malade. Elle mourra quelques temps après, le laissant anéanti par le chagrin. Mais le devoir l’appel, il doit mener les premières opérations qui utilisent les chars Renault dont il a conçu les plans et l’ingénierie. Les Allemands approchent, ces nouvelles technologies redoutables permettent de créer la surprise et de regagner du terrain. Cette histoire nous apprend qu’ils étaient tout justes prêts et flambants neufs, les soldats peu entraînés mais motivés. Il fallait faire vite face à l’avancée des troupes allemandes.
Chaque char avait un nom : celui de Jean s’appelle Marie, en hommage à sa femme. Voulant la rejoindre dans la mort, il prit des risques inconsidérés, mettant en danger son co-pilote, en même qu’il eu la chance de repousser l’ennemi et de survivre. A la fin de la guerre, il souhaite continuer les combats en Europe de l’Est, en Pologne. Ce rapport étrange à la mort nous rappelle les divers traumatismes qu’eurent les soldats dans cette guerre. Finalement, l’histoire se termine bien : il rencontre une infirmière polonaise, ressemblant à sa première femme et s’appelant également Marie.
A la fin de la BD ont été écrites des pages plus historiques sur le déroulement des opérations dans la Marne en 1918 et sur l’histoire des chars Renault FT. Quelques images d’archives ponctuent ces dernières pages et permettent d’apporter plus de véracité historique au-delà de l’histoire de Jean, pilote aguerri de ce nouvel engin de guerre.
Cette collection est enrichie de trois autres publications : Koursk, El-Alamein et les Ardennes. Elle a été réalisée en partie par le Musée des Blindés de Saumur, qui vaut le détour, et qui dispose de nombreux modèles (le fameux Tigre II !) qui ont pour certains été présentés au public lors des commémorations du 80ème anniversaire du débarquement en Normandie ainsi qu’en Belgique.