Lyon, capitale de la soie est donc celle des canuts. ce livre « Canut qui es-tu? » a été écrit par Virginie et Philibert Varenne, qui dirigent la Maison des Canuts à Lyon qui souhaitent dresser le portrait des canuts, tisseur, citoyen ou combattant.

Il a été présenté lors du Festival « Novembre des Canuts ». Une histoire de la soierie lyonnaise et des canuts proposée en français et en anglais.

Lyon et la soie

Comment Lyon est-elle devenue la capitale de la soie ?

Voilà le récit synthétique de cette spécialisation artisanale puis industrielle qui commence au XVe siècle. Sur la route de l’Italie la ville joue un rôle dans le commerce de cette étoffe prisée à la cour ? Les auteurs montrent le rôle des rois Louis XI puis François 1er, des marchands Etienne Turquet et Barthélémy Naris, d’Olivier de Serres à qui on doit l’élevage du ver à soie en Ardèche et en Provence.

Louis XIV, Colbert et la Fabrique

En 1167 est crée la corporation des ouvriers en drap d’or, d’argent et de soie qui définit le travail de chacun dans la chaîne de production : marchand-fabricant, maître-marchand, maître-ouvrier qui travaille à façon. L’essor de l’activité s’accompagne petit à petit d’un recul d’une possible ascension sociale et d’une sélection par l’argent qui oppose marchands et tisseurs.

Le temps des révoltes 1786-1849

La crise de mévente due à l’évolution de la mode à la cour conduit à la grève d’août 1786 contre le tarif minimum. Aux lendemains de la Révolution l’organisation de la filière est confiée à la toute nouvelle Chambre de commerce (1801), relancée par Napoléon la soierie lyonnaise se développe jusqu’à la crise de 1830 (concurrence étrangère). Les auteurs rappellent les révoltes de 1831 et 1834. De la devise de 1831 : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant aux « Voraces 1», les revendications économiques deviennent de plus en plus politique : mutuellisme, républicanisme.

La modernité post 1852

Face à la demande croissante le métier mécanique gagne du terrain, les usines sortent de terre hors de la ville. Plusieurs innovations techniques (teintures chimiques, textiles artificiels) modifient la fabrication qui demeure une réalité au XXI e siècle.

Canut, qui es-tu ?

Ce second chapitre se présente sous la forme d’un abécédaire. On y trouve les lieux : la description de l’atelier au XIXe siècle (gravure p. 51), les hautes maisons de la Croix-Rousse, les Traboules.
On y découvre les moments de la vie : le repas, l’auberge (le bouchon) et ses plats emblématiques (le cervelle de canuts), les flâneries dominicales, Guignol, et l’étymologie du terme Canut.

On y croise les femmes, les questions d’éducation et d’hygiène et les étapes de la fabrication (gravure p. 70-71), Jacquard et son métier à motif.

Les aspects politiques et économiques sont abordés par la chanson de Bruant en 1834, le journal : l’Echo de la Fabrique, la coopérative, la mutualité, la Fabrique, le tarif (reproduction p. 90-91) et les soyeux.

Une courte bibliographie complète l’ouvrage (dommage que les dates d’édition ne soient pas mentionnées)


1Le texte de leur chant est reproduit p. 31