Jean Garrigues : un historien politiste et médiatique

L’ouvrage La République incarnée (De Léon Gambetta à Emmanuel Macron) constitue la dernière parution de Jean Garrigues aux Éditions Perrin. Né à Paris (17e arrondissement), le 5 juin 1959, Jean Garrigues (59 ans) est directeur de la rédaction de la revue Parlement[s] : Revue d’histoire politique, éditée par les Presses Universitaires de Rennes (PUR), depuis 16 ans. Élève au lycée Florent Schmidt à Saint-Cloud, étudiant à l’École normale supérieure (ENS) de Fontenay Saint-Cloud (reçu 12e) en 1980 (21 ans), reçu 4e à l’Agrégation d’Histoire en 1985 (à 26 ans). Chargé de conférences à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris (depuis 1991) et sous la direction du professeur Philippe VIGIER (Paris X), Jean Garrigues soutient sa thèse de doctorat « nouveau régime », le 28 janvier 1993 (à 34 ans), à l’Université Paris X – Nanterre : Léon Say et le Centre gauche 1871-1896 : La grande bourgeoisie libérale dans les débuts de la troisième République, 3 Vol, 1 300 p. À la rentrée universitaire 1993, il devient maître de conférences en Histoire contemporaine à l’université de Paris X-Nanterre pendant 6 ans (1993-1999). Entre-temps, Jean Garrigues se marie, en 1996, à une enseignante avec qui il aura deux enfants. Sous la direction du professeur Alain PLESSIS (Paris X), il soutient son dossier d’habilitation à diriger des recherches (HDR), le 11 janvier 1999 (à 40 ans), à l’Université Paris X –Nanterre :

  • Recherches sur la vie politique de la Troisième République (1870-1900), 192 p. ;
  • Recherches sur l’influence politique des milieux d’affaires (1870-1936), 695 p.

À la rentrée universitaire 1999, il devient professeur en Histoire contemporaine à l’université d’Orléans (laboratoire POLEN EA 4710), où sa carrière prend une dimension significative tant au niveau des responsabilités universitaires qu’avec la production éditoriale en histoire, voire médiatique. Il est également chargé de conférences à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris (depuis 1991), chargé de cours à l’Institut d’études judiciaires (IEJ) de l’université Paris I-Panthéon Sorbonne (depuis 2003). De plus, il est directeur de la publication de la revue scientifique Parlements[s], Revue d’histoire politique (depuis 2003), directeur des collections Cliopolis et Polen (depuis 2014), membre des conseils scientifiques des Rendez-vous de l’histoire (depuis 2006) et du Comité historique de la Ville de Paris (depuis 2008). De surcroît, il est également président du Comité d’histoire parlementaire et politique (CHPP) (depuis 2002), Vice-président de la Commission internationale d’histoire des assemblées (2009), Commissaire de l’exposition Aux urnes citoyens. La vie politique à Paris de 1880 à nos jours (2011). Enfin, il est consultant régulier sur Public-Sénat, LCP, France Inter, I>TV, LCI, La Cinq et BFM.TV.

En outre, Jean Garrigues a publié une trentaine d’ouvrages dont les plus significatifs sont : Images de la Révolution française-L‘imagerie républicaine de 1789 à nos jours (1988), Le Général Boulanger (1991, rééd., 1999), La République des hommes d’affaires (1997), Les Patrons et la politique (2002, rééd., 2011), Les Scandales de la République (2004, rééd., 2013), Les Grands discours de la troisième République (2004), Les Grands discours parlementaires de la cinquième République (2006), Histoire du parlement de la Révolution à nos jours (2007, prix Jean Saintour de l’Académie des sciences morales et politiques 2008), La France de la cinquième République (2008), Les Hommes providentiels. Histoire d’une fascination française (2012), Le Monde selon Clemenceau. Formules assassines, traits d’humour et prophéties (2014), Histoire secrète de la corruption sous la Ve République (2015), Chaban-Delmas. L’Ardent (2015), Élysée Circus. Une histoire drôle et cruelle des présidentielles (en coll., 2016), Présidents. Au cœur du pouvoir (2016), Les Grands discours parlementaires. De Mirabeau à nos jours (2017), Clemenceau (en coll., 2017), La République des traîtres. De 1958 à nos jours (direction, 2018). Il a également écrit une cinquantaine d’articles parue dans des revues spécialisées et scientifiques en sciences humaines et sociales.

Outre l’incipit dédié à son grand-père paternel Jean et à son père Pierre Garrigues (les deux modèles de l’auteur car républicains, humanistes et résistants), cet ouvrage contient une introduction (p. 7-15) et 17 chapitres répartis en cinq parties : « Première partie : Les modèles » (p. 17-116), « Deuxième partie : Rassembler » (p. 117-204), « Troisième partie : Commander » (p. 205-272), « Quatrième partie : Promettre » (p. 273-318) et « Cinquième partie : Le choc gaullien » (p. 319-400). Les trois premières parties contiennent 4 chapitres chacune ; quant à la quatrième et cinquième partie, elles sont constituées respectivement de 2 et 3 chapitres. Puis, outre la conclusion (p. 401-408), suivent tous les attributs de l’ouvrage scientifique : les notes (p. 409-452) incluant les sources et la bibliographie chapitre par chapitre, l’index des noms de personnes (p. 453-460), les remerciements (p. 461) et, enfin, la table des matières (p. 463-464).

Première partie : Les modèles

La première partie de l’ouvrage, d’à peine 100 pages, intitulée « Les modèles » (p. 17-116), comporte quatre chapitres ayant pour titre : chapitre 1 « Des patriotes dans la guerre » (p. 19-48), chapitre 2 « Des conquérants de la démocratie » (p. 49-74), chapitre 3 « Défenseurs de la République » (p. 75-92) et chapitre 4 « Quand les héros deviennent des icônes » (p. 93-116). Cette première partie a pour objet de « comprendre les ressorts de cette mythologie républicaine, et de les confronter à leur rôle dans la fabrication de la démocratie. » (p. 18) dans la mesure où la République salue le courage de Léon Gambetta mais place sa confiance dans Adolphe Thiers, et ses illusions, en Victor Hugo.

D’une longueur de 30 pages, le chapitre 1 « Des patriotes dans la guerre » (p. 19-48) fait le constat que Gambetta, Thiers et Hugo incarne chacun, à la manière, le patriotisme républicain et « que l’incarnation républicaine est non seulement polymorphe mais fluctuante, tour à tour patriotique ou pacifique, révolutionnaire ou conservatrice, raisonnable ou lyrique, au gré des circonstances et des rapports de forces politiques et symboliques qui en découlent. » (p. 47).

De 25 pages seulement, le chapitre 2 « Des conquérants de la démocratie » (p. 49-74) démontre que « dans le parcours d’incarnation républicaine suivi par nos trois héros archétypiques [Gambetta, Thiers, Hugo], la séquence patriotique est suivie de celle de la conquête démocratique. Tous 3 ont en effet jouer un rôle majeur dans le processus d’installation de la Troisième République, s’appuyant sur l’adhésion des masses populaires aux valeurs et aux institutions. » (p. 49).

En 17 pages seulement, le chapitre 3 « Défenseurs de la République » (p. 75-92) montre que la défense de la République va se faire autour de Thiers et Gambetta, figure de proue de la majorité parlementaire et républicaine, pour le combat acharné pour la défense de la République, sous l’autorité morale de Victor Hugo.

Enfin, de 23 pages seulement, le chapitre 4 « Quand les héros deviennent des icônes » (p. 93-116) fait la démonstration qu’après la chute du deuxième président de la République, le Maréchal Mac-Mahon, « la France républicaine enfin apaisée transforme ses héros combattants en icônes pacifiques, […] » (p. 93), en l’occurrence Thiers, Gambetta et Hugo, et ce, d’autant plus après leur mort intervenant respectivement en 1877, 1882 et 1885.

Deuxième partie : Rassembler

La deuxième partie de l’ouvrage, d’à peine 90 pages, ayant pour titre « Rassembler » (p. 117-204), comporte également quatre chapitres intitulés : chapitre 5 « La République des Jules ? » (p. 119-136), chapitre 6 « L’invention de l’incarnation présidentielle » (p. 137-168), chapitre 7 « L’incarnation apaisée » (p. 169-186) et chapitre 8 « L’inauguration des chrysanthèmes » ? (p. 187-204). Cette deuxième partie a pour sujet « la première vertu d’incarnation républicaine [est] celle du rassemblement. » (p. 118) dont le modèle est Adolphe Thiers, le premier président de la Troisième République, et auquel tous les présidents de la République aspire jusqu’à René Coty, dernier président de la Quatrième République.

Le chapitre 5 « La République des Jules ? » (p. 119-136), de 15 pages, étudie le fait que « La République, orpheline de ses héros [Thiers, Gambetta et Hugo], peut-elle se raccrocher au quatuor des Jules, Favre, Simon, Ferry et Grévy ? » (p. 119). Si Jules Grévy a été le troisième président de la République, Jules Ferry « est le seul homme d’État de la fin du XXe siècle à avoir traversé le filtrage mémoriel. » (p. 136).

Avec le chapitre 6 « L’invention de l’incarnation présidentielle » (p. 137-168), de 31 pages, l’auteur étudie les présidents de la République française de Sadi Carnot à Félix Faure en passant par Casimir-Périer où « la fonction présidentielle va désormais occuper le champ symbolique de l’incarnation républicaine. » (p. 138).

Avec le chapitre 7 « L’incarnation apaisée » (p. 169-186), de 17 pages, Jean Garrigues analyse les présidences de la République d’Émile Loubet et d’Armand Fallières qui ont incarné à la fois une image « citoyenne et paternelle, mais aussi rassembleuse et prestigieuse, qui s’est installée durablement dans la représentation collective des Français. » (p. 186).

Le chapitre 8 « L’inauguration des chrysanthèmes » ? (p. 187-204), de 17 pages également, démontre que « la parenté symbolique entre les présidents rassembleurs de la Troisième République et les deux présidents de la Quatrième République, Vincent Auriol puis René Coty, [nous] semble incontestable. » (p. 187). En effet, ces derniers ont interprété « la fonction présidentielle [qui] leur ait conféré, à l’un comme à l’autre, une notoriété et un prestige à la hauteur de l’incarnation républicaine. » (p. 187).

Troisième partie : Commander

La troisième partie de l’ouvrage, d’à peine 70 pages, intitulée « Commander » (p. 205-272), comporte quatre chapitres ayant pour titre : chapitre 9 « L’ombre portée de Gambetta » (p. 207-222), chapitre 10 « Entre le deuil et la compassion » (p. 223-242), chapitre 11 « L’impossible incarnation » (p. 243-260) et chapitre 12 « L’incarnation des années noires » (p. 261-272). Cette troisième partie a pour objet le commandement, deuxième incarnation de la République. En effet, « Face au danger, la République s’est donc tournée vers des figures de chefs patriotiques, sur le modèle de Léon Gambetta. » (p. 205).

Le chapitre 9 « L’ombre portée de Gambetta » (p. 207-222), de 15 pages, montre que le président de la République Raymond Poincaré et que le président du Conseil Georges Clemenceau incarnent, à leur façon, le patriotisme français à l’instar de Léon Gambetta qui reste, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, « un modèle de l’incarnation républicaine, bien plus que ceux qui ont occupé le devant de la scène depuis les années 1920. » (p. 222).

Avec le chapitre 10 « Entre le deuil et la compassion » (p. 223-242), de 19 pages, Jean Garrigues analyse les présidences de la République de Paul Deschanel, Alexandre Millerand, Gaston Doumergue et Paul Loubet. « Chacun à leur façon, Paul Deschanel puis Alexandre Millerand prennent la mesure de leur impuissance, et c’est dans un registre d’apaisement et de compassion que Gaston Doumergue va conquérir la popularité présidentielle. Mais il manque une figure de chef, que l’éphémère Paul Doumer ne pourra incarner. » (p. 223), à cause de son assassinat.

Avec le chapitre 11 « L’impossible incarnation » (p. 243-260) de 17 pages, l’auteur démontre qu’« à l’interminable crise institutionnelle et politique des années 1930 se superpose une crise d’incarnation. Du côté de l’Élysée, le terne Albert Lebrun s’avère incapable de combler le déficit d’image imputé aux défaillances du système parlementaire et qui fait le bonheur des ligues d’extrême droite. » (p. 243). « S’il tourne le dos au régime républicain, le maréchal n’en est pas moins, pour la majorité des Français, l’incarnation de leur identité nationale. » (p. 256) mais le Maréchal Pétain de 1944 n’incarne plus la République depuis bien longtemps.

Avec le chapitre 12 « L’incarnation des années noires » (p. 261-272), de 11 pages, l’auteur étudie l’incarnation de de Gaulle en 1940, les martyrs de l’incarnation que furent par exemple les 27 parlementaires du Massilia (Georges Mandel, Jean Zay, Pierre Mendès France, etc…), l’esprit républicain (Léon Blum) et, enfin, le de Gaulle de 1944 qui n’est pas encore le sauveur de la République qu’il sera en 1958.

Quatrième partie : Promettre

La quatrième partie de l’ouvrage, d’à peine 50 pages, ayant pour titre « Promettre » (p. 273-318), comporte seulement deux chapitres intitulés : chapitre 13 « Entre Barrès et Jaurès » (p. 275-290) et chapitre 14 « L’esprit républicain, de Léon Blum à Pierre Mendès France » (p. 291-318). Cette quatrième partie a pour sujet la promesse hugolienne. « C’est ainsi que l’incarnation républicaine s’enrichit au cours du premier XXe siècle, dans l’héritage fraternel et universaliste de Victor Hugo. » (p. 274).

Avec le chapitre 13 « Entre Barrès et Jaurès » (p. 275-290), de 15 pages, Jean Garrigues analyse le phénomène où « des années 1880 jusqu’à la Première Guerre mondiale, le courant nationaliste et le courant socialiste se disputent le champ prophétique, celui que Victor Hugo avait majestueusement occupé à l’aube de la Troisième République. S’ils n’exercent pas le pouvoir, leur influence idéologique et symbolique, notamment relayée par les intellectuels et par la presse, leur confére une place de choix dans la République incarnée. » (p. 275).

Avec le chapitre 14 « L’esprit républicain, de Léon Blum à Pierre Mendès France » (p. 291-318), de 27 pages, l’auteur montre que « les années 1930 sont des années de crise, fort peu propices au rêve républicain. » (p. 292). Cependant, Léon Blum (durant les années 1930) et Pierre Mendès France (durant les années 1950) vont incarnés cet esprit républicain et maintenir la survivance du rêve républicain en France, grâce au courage de deux « juifs d’État », le premier socialiste SFIO et le second radical et radical-socialiste.

Cinquième partie : Le choc gaullien

La cinquième partie de l’ouvrage, de 81 pages, intitulée « Le choc gaullien » (p. 319-400), comporte trois chapitres ayant pour titre : chapitre 15 « Un nouveau principe d’incarnation » (p. 321-342), chapitre 16 « L’héritage de la grandeur » (p. 343-378) et chapitre 17 « Le temps de la désincarnation » (p. 379-400). Cette cinquième et dernière partie a pour objet le choc gaullien. En effet, le général de Gaulle est le seul et « […] le premier dans notre histoire républicaine à avoir su synthétiser à la tête de l’État la figure du rassembleur, celle du combattant et du prophète, qui forment dans ce livre le triptyque de l’incarnation. » (p. 318).

Avec le chapitre 15 « Un nouveau principe d’incarnation » (p. 321-342), de 22 pages, Jean Garrigues démontre que de Gaulle a inauguré un nouveau principe d’incarnation de la République, bien qu’il n’ait pas échappé au début au danger césariste du bonapartisme en devenant l’homme providentiel en 1958, en représentant la France aux yeux des Français et du monde par ses déplacements dans l’Hexagone et ses voyages à l’étranger. De plus, « l’effet d’incarnation gaullien, ressourcé par sa disparition, ne cessera par la suite de hanter la vie politique française. » (p. 342).

Avec le chapitre 16 « L’héritage de la grandeur » (p. 343-378), de 36 pages, l’auteur rappelle que « le Général a placé très haut la barre de l’incarnation. » (p. 343) et que ses successeurs (Pompidou, VGE, Mitterrand, Chirac) ont dû relever le défi avec plus ou moins de bonheur. « Néanmoins, on peut souligner que ceux qui sont jugés comme les deux grands présidents de la Cinquième République, de Gaulle et Mitterrand, sont précisément ceux qui ont exercé la fonction présidentielle avec une majesté, une autorité et une distance régalienne apparemment incompatibles avec l’esprit originel de notre démocratie. » (p. 377).

Avec le chapitre 17 « Le temps de la désincarnation » (p. 379-400), de 21 pages, tout indique que les présidents de la République française ne peuvent plus incarner la République en devenant à la fois rassembleur, combattant et prophète. Ce fut l’échec cuisant de Nicolas Sarkozy pour la droite et de François Hollande pour la gauche. D’ailleurs, « à l’heure de la médiacratie, […], peut-on être à la hauteur de l’incarnation ? » (p. 399).

La République incarnée (De Léon Gambetta à Emmanuel Macron) : un essai politiste d’actualité ?

Dans une conclusion de 7 pages (p. 401-408), Jean Garrigues constate que la demande d’incarnation en France est intacte. Alors, qu’en est-il du nouveau Président de la République française : Emmanuel Macron ? En apparence, il essaie d’être un chef rassembleur et prophétique mais l’opposition dénonce un président de division. En fait, « le processus d’incarnation, indispensable pour légitimer la gouvernance démocratique, est indissociable d’un gigantesque effort de pédagogie et de reconquête culturelle, adossé à une reconstruction en profondeur du tissu social. » (p. 408). L’ouvrage La République incarnée (De Léon Gambetta à Emmanuel Macron), de Jean Garrigues n’avait pas d’autre ambition « que de retrouver aux origines du système républicain le processus qui a permis de faire émerger des figures d’incarnation. A la recherche de Hugo, de Gambetta, de Thiers et des autres, les leçons de l’histoire ne sont peut-être pas inutiles. » (p. 408) et il est sans aucun doute un essai politiste d’une brûlante actualité. Lorsque Emmanuel Macron est devenu président de la République, on a beaucoup parlé d’une réappropriation de la fonction, tant il a paru incarner la République en restaurant l’autorité et la distance que le général de Gaulle avait insufflées à la plus haute magistrature de l’État. C’est que, depuis un siècle et demi, se pose la question centrale de la confrontation entre notre idéal démocratique et la nécessité de personnaliser le pouvoir. Les référents en la matière sont les trois héros fondateurs de la Troisième République, Adolphe Thiers le rassembleur, Léon Gambetta le chef patriote et Victor Hugo le prophète de l’universel. C’est à partir de leur histoire que l’auteur tire le fil de l’incarnation républicaine jusqu’à nos jours. À travers une galerie de portraits parfois déroutants ou inattendus, c’est l’histoire politique de la France républicaine qui prend forme et visage. Lors d’une réédition, nous souhaitons que Jean Garrigues complète son étude par l’analyse du quinquennat d’Emmanuel Macron, président de la République atypique, qui aura tenté d’incarner la République sans jamais y parvenir totalement dans la mesure où c’est devenu quasi impossible, actuellement. Néanmoins, reste une problématique à approfondir ! En effet, quelle fut l’influence du concept de « Monarchie absolue de droit divin » sur le processus d’incarnation du chef rassembleur, commandeur et prophétique ? Question que nous posons à Jean Garrigues à laquelle l’auteur répondra dans une autre édition de son essai ou dans un autre ouvrage… !!!

De fait, cet ouvrage est une bonne introduction à l’importance de l’incarnation en politique et à l’histoire politique de la France républicaine de 1879 jusqu’à nos jours. De plus, il est particulièrement destiné aux étudiants de Licence ou de Master ainsi qu’aux enseignants.

© Les Clionautes (Jean-François Bérel pour La Cliothèque)