La Revue dessinée de l’été 2023 pose la question de la pollution, qu’elle touche Fos-sur-mer ou d’anciennes zones industrielles. La Revue offre également des éclairages intéressants dans ses différentes rubriques.

Mission impossible : l’inspection du travail

C’est un organisme mal connu et pourtant essentiel. Les inspecteurs, qui existent depuis une loi de 1892, peinent de plus en plus à exercer librement leur métier. Le lecteur est embarqué dans leur quotidien. Leur champ de compétences est très vaste : paie, contrats, horaires ou encore santé et sécurité. En France, l’inspection du travail couvre 1,9 million d’entreprises et 20,5 millions de salariés. Le reportage souligne que chaque nouvelle organisation du travail peut générer des risques inédits comme le harcèlement. Le principal problème est celui des moyens humains. En effet, un agent a en charge 12 000 salariés et des postes restent vacants aujourd’hui, aggravant la charge de travail. Une autre épine est la question des priorités entre inspection et recevoir les usagers. Au final, les inspecteurs jouent très souvent un rôle de conseil puisque seulement 2 % des contrôles ont débouché sur un procès verbal.

Country, extra terrestre et sémantique

« Face B » parle de Jane Carter, connue pour sa longue histoire d’amour avec Johnny Cash. Elle a pourtant été plus que cela. Elle fut une figure majeure de musique country et souvent présentée comme une personnalité solaire.

« Premier contact » évoque le film du cinéaste Denis Villeneuve. Celui-ci a réussi un film sur une thématique très classique à savoir l’arrivée d’extraterrestres sur Terre.

« La sémantique, c’est élastique » nous apprend les différences entre embrasser et baiser à l’aide de citations anciennes. On constate également que de nombreux autres mots existent comme bisou, bécot, sans compter l’argot. On peut complexifier aussi en introduisant les variantes locales ou étrangères. Ainsi, une baise est une bise pour les Belges : mieux vaut le savoir ! 

Autour du monde

« Instantané » se penche sur une photographie liée à la révolte des parapluies à Hong-Kong. Elle synthétise l’opposition entre la détermination des manifestants et la fatigue de la police. « Mi-temps » donne les clés pour comprendre les règles de la boxe thaïlandaise. La particularité de ce sport est d’utiliser huit parties du corps pour frapper.

Marine Courtade et Othman Selmi reviennent sur un des évènements de l’été 2021 à savoir le départ de Kaboul des troupes américaines. Des milliers d’Afghans convergèrent alors vers l’aéroport pour espérer quitter le pays. On suit Masood qui a travaillé comme ingénieur civil pour l’armée américaine. Sa famille et lui sont inquiets sur leur sort. C’est finalement grâce à sa famille française qu’une solution sera trouvée.

Encadrer et réparer

« Au nom de la loi » explique ce qu’est la loi anticasseurs entrée en vigueur en 2019. Elle permet beaucoup de choses comme la fouille des personnes et des véhicules. Elle n’est pas la première mais une précédente de 1970 avait été abrogée en 1981.

« Inconsciences » se penche sur la pensée positive et le développement personnel. Si on regarde dans le rétroviseur, il faut remonter à l’action d’un pasteur américain en 1952. Il a vendu plus de 15 millions d’exemplaires de ses ouvrages. Pourtant, à bien examiner ce qui est dit, on décèle des tendances très droitières. Le reportage pointe des dérives possibles du développement personnel car la pensée positive peut parfois faire culpabiliser, voire mener à une coupure de la réalité.

«  Retour sur » revient sur les suites du rapport de 2021 qui pointait le problème de la pédocriminalité dans l’Eglise catholique. D’autres affaires ont surgi depuis. Un barème financier a été mis en place mais, fin 2022, moins de 200 victimes ont été indemnisées. Il faut élargir le propos et l’Eglise catholique doit ouvrir d’autres chantiers comme celui du célibat des prêtres.

Avec panache : Fos-sur-mer

Ce bassin industriel rassemble 200 usines et 15 sites Seveso. On constate depuis plusieurs années que des maladies se multiplient à proximité. L’aménagement de cette zone a été imposé sans consultation au début des années 70. Pendant longtemps, il y a très peu eu de restrictions en lien avec les activités pétrochimiques présentes sur place. En 2023, un plan de décarbonation a été mis en place. On remarque également que les gens sur place s’organisent. L’objectif est de faire respecter les normes liées à la pollution. On mesure la férocité de la bataille juridique avec l’action opiniâtre des avocats et la difficulté de faire reconnaitre encore aujourd’hui certaines pathologies.

Ecran total

Ce reportage édifiant montre comment Total connaissait depuis les années 70 la réalité du dérèglement climatique et comment tout a été fait pour freiner la prise de conscience globale. La multinationale a d’abord nié les faits avant de mettre en place une stratégie du doute. Une revue pointe le problème dès 1971 et en 1978 Exxon dispose déjà de données. Il faut se souvenir qu’il faut attendre 1990 pour que paraisse le premier rapport du GIEC. En 2022, Total devenu Totalenergies se vante d’être un champion de la transition énergétique. Plusieurs données contredisent ce tableau idyllique. Le groupe a toujours des projets en énergie fossile à travers le monde.

Pollution des sols

A Montreuil, des riverains inquiets se démènent pour empêcher la transformation à la hâte d’une usine en immeubles. En effet, cette usine traitait des produits dangereux. La transformation en logements ne doit pas faire oublier les principes de sécurité. Le reportage évoque d’autres cas notamment en Ile de France où les vestiges toxiques du passé industriel sont légion. Décontaminer un site coûte 700 000 euros par hectare.

Le numéro 41 traitera entre autres de la surveillance au travail, des espèces envahissantes et des trottinettes.