Voici un ouvrage qui permettra au lecteur de tout connaître sur le débarquement du 6 juin 1944. Aborder aujourd’hui le D-Day, c’est se rendre compte qu’insister uniquement sur cet évènement est une vision très occidentale de la guerre. Il faut aussi souligner l’importance de l’opération Bagration du côté de l’Est. Les programmes scolaires de terminale témoignent d’ailleurs de cela à travers un point de passage et d’ouverture.

La mise en images du Débarquement

L’ouvrage est structuré en trois parties et comprend de nombreux dessins. Il est écrit par Jérémie Halais, docteur en histoire contemporaine. Il est l’auteur de plusieurs livres sur les deux conflits mondiaux. Il fait le choix de ne proposer aucune reproduction de document d’époque mais d’offrir 65 cartes, plans ou schémas ou encore diagrammes. Chaque double page est consacrée à un thème avec quelques lignes initiales à chaque fois pour situer ce qui va être développé. Les différentes sources qui ont servi à la conception de l’ouvrage sont signalées en bas de chaque page.

Diplomatie et préparatifs

L’idée d’un débarquement s’est rapidement imposée pour les Alliés, mais il restait à savoir quand et où le faire. Le débarquement de Normandie s’inscrit dans une continuité car il profite de l’expérience acquise par les Alliés lors de raids exécutés sur les côtes des pays occupés puis lors de grandes opérations amphibies menées en Méditerranée. Il faut choisir néanmoins entre la Normandie et le Pas-de-Calais. Eisenhower pesa de tout son poids pour imposer la première solution. Le débarquement nécessitait du matériel spécifique qu’il fallut créer. La réussite d’une telle opération impliquait également de tromper l’adversaire sur ses intentions. L’auteur évoque, à ce titre, le programme Bodyguard, lancé afin de semer la confusion dans l’esprit des Allemands quant aux lieu, date et effectifs du débarquement. Le livre détaille les chiffres et informations sur le mur de l’Atlantique. Cet ouvrage devait assurer la défense de 6000 kilomètres de côtes entre la Norvège et les Pyrénées. Au printemps 1943, la moitié seulement des ouvrages étaient achevés. Une double page explique spécifiquement le rôle des batteries d’artillerie côtières.

D-Day le débarquement

Cette deuxième partie est consacré uniquement au 6 juin 1944. Il faut savoir que près de       176 000 hommes attendaient à bord de centaines de navires la décision du commandement de lancer l’opération. La météo retarda de quelques jours le débarquement. L’ouvrage s’arrête ensuite sur les différentes phases avec, par exemple, une double page sur les parachutages américains et une autre sur les parachutages britanniques. Dans le premier cas, on constate que les parachutistes furent éparpillés sur une zone beaucoup plus vaste que prévue. Ce qui pourrait apparaitre comme un problème suscita finalement davantage de confusion au sein des troupes allemandes. Jérémie Halais évoque aussi les diversions du jour J comme le brouillage des radars allemands. On peut mentionner aussi l’opération Titanic qui consista au largage de mannequins parachutistes.

Les lieux du débarquement

L’ouvrage détaille ensuite les différents lieux du débarquement. 23 250 soldats arrivent sur Utah Beach au soir du 6 juin et 200 sont morts ou blessés. Omaha Beach s’avére particulièrement sanglante et des cinq secteurs d’invasion, il est celui qui connait les pertes les plus élevées. Après avoir abordé les autres lieux, l’auteur propose une carte générale sur la tête de pont alliée au soir du 6 juin. Il n’oublie pas de préciser les conséquences sur les civils avec un diagramme récapitulatif sur la chronologie des victimes civiles en Basse-Normandie. Il faut aussi se souvenir que, bien qu’averti tardivement de l’opération, De Gaulle débarque à Courseulles-sur-Mer dès le 14 juin avant de se rendre à Bayeux.

La bataille de Normandie : 7 juin au 6 septembre 1944

Du 7 au 13 juin, les Alliés renforcent la tête de pont. Celle-ci est par ailleurs permise par la faiblesse de la réponse allemande. Jérémie Halais insiste sur l’importance des ports artificiels. Pourtant, si la conception des mulberries est une réussite technique, leur rôle dans la victoire est à relativiser. Le livre détaille ensuite l’avancée des troupes avec un fort contraste entre celle des Américains vers Cherbourg tandis que les Britanniques connaissent des déboires à la périphérie de Caen. Une double page est consacrée à la bataille des haies. Celles-ci limitent la puissance de feu et les manoeuvres des soldats américains. En plus, elles protègent les défenseurs qui peuvent facilement faire feu sur les troupes adverses. Pour percer ce système, les Américains mettent au point des chars « Rhinocéros », c’est-à-dire des engins équipés de lames installées à l’avant pour arracher les haies. Le livre permet également d’en savoir plus sur des aspects parfois moins connus comme l’opération Totalize. Cette offensive canadienne lancée en août est contenue par les Allemands. A la fin de cette partie, on trouve une chronologie qui récapitule les évènements entre le 7 juin et le 5 septembre.

L’ouvrage offre donc un panorama très complet de cet évènement majeur. Il fait la part belle aux représentations graphiques. Il peut être utile pour traiter le point de passage et d’ouverture du programme de terminale tronc commun.