Le recueil doit son titre à la première histoire : Un bouc chasseur trouve sur les conseils d’une vieille sorcière une jeune fille pour en faire sa sœur… un conte sur la relégation de celui qui gène, ici le bouc puant. On retrouve ensuite d’autres personnages tantôt humains comme une jeune orpheline qui retrouve sa défunte mère dans une termitière, toujours associés à un ou plusieurs animaux : un enfant et un poisson, tantôt animaux : un terrible combat entre un bouc et une panthère.
L’intérêt réside dans les points communs avec le corpus des contes français tel Djitone, l’orpheline, version africaine de Cendrillon, avec la récompense des bonnes actions, la défense des plus vulnérables, mais aussi dans le caractère lié à chaque animal, bien différent du bestiaire européen comme dans le cas de la grenouille bavarde et perfide.
Au Sénégal comme dans d’autres cultures le conte a un rôle d’éducation au bien vivre ensemble, une fonction d’initiation mais aussi de distraction. Bien que situé dans l’imaginaire, les hommes et les animaux parlent la même langue, la magie tisse le destin des personnages, hors du temps ou dans des temps lointains, ces contes rendent compte les us et coutumes du peuple diola : le régime d’héritage, les querelles entre épouses, les divers métiers et leurs techniques (récolte du miel, la cuisson des poteries), la place des diverses générations dans la société…
Une lecture qui invite à la découverte d’une culture et d’un peuple attachant.