Un de plus dans la collection
La collection comprend de nombreux ouvrages en rapport avec l’histoire dont un sur le Moyen Age. On retrouve donc une structure identifiée avec une double page par thème et des petits encarts sur fond bleu qui apportent une information complémentaire. D’autres, intitulés « kezaco », précisent et définissent du vocabulaire. Pour vérifier si vous avez lu attentivement l’ouvrage, vous pouvez vous reporter à la fin de l’ouvrage qui comprend un quizz en quatorze questions !
Sans plan précis, et c’est peut être à déplorer, les auteurs se livrent à un vaste tour d’horizon sur l’archéologie. Ils situent d’abord l’apparition progressive de cette discipline en montrant que pendant longtemps, il a davantage été question de pillage que d’étude et de découverte du passé.
A la découverte de l’archéologie
Au fil des pages, on s’aperçoit combien le passé est partout. Rafaël de Filippo prend l’exemple de l’eau qui pêle-mêle recèle des gisements d’amphores, des épaves célèbres mais il cite également le cas du lac de Paladru. En effet, la forte baisse du lac au début du XXe siècle a mis au jour des centaines de pieux en bois comme autant de vestiges de villages néolithiques ou médiévaux. Les bras morts et les anciens rivages contiennent également parfois des embarcations. Comme celles découvertes à Paris en 1991. Le livre revient sur d’autres particularités de la discipline et notamment le fait que au fur et à mesure des siècles des entassements se produisent.
Il évoque aussi des questions plus philosophiques comme le fait qu’il s’agit de la seule science qui détruit son matériau en l’examinant.
On en apprend tous les jours et à tous les âges
Comme à chaque fois, tout le monde, et pas seulement les enfants, peut en apprendre avec ce genre d’ouvrage. Conseillé à partir de 9 ans l’ouvrage est tout à fait lisible par cette tranche d’âge. Les plus grands découvriront peut-être ce que sont les glossopètres. Il s’agit de langues de serpent de pierre qui étaient attribuées à des phénomènes surnaturels alors qu’il s’agissait de pointes de flèches en silex. On pourra aussi en savoir plus sur la question de la datation. Elle peut se faire grâce au carbone ce qui est relativement bien connu, mais pour des vestiges très anciens, c’est-à-dire supérieur à 60 000 ans tout de même, on peut utiliser la datation à l’uranium-thorium. Soulignons enfin que grâce à la thermoluminescence il est possible de dater des feux préhistoriques de plus de 300 000 ans. Enfin, en terme technique, on constate aussi combien les restes, qu’ils soient ceux des hommes, des animaux ou des végétaux, peuvent être précieux pour enrichir notre connaissance des périodes passées. Ainsi on débouche sur le fait que toutes ces sciences sont autant de métiers.
Des métiers et des compétences à la pelle
Raphaël de Filippo aborde aussi une intéressante question à savoir comment se déroule une prospection. Il souligne comme dans toute enquête l’importance des indices. Ils peuvent être phytographiques, hydrographiques ou encore pétrographiques. Autrement dit, la présence de vestiges enfouis sous un champ de blé modifie le taux d’humidité du sol et provoque des anomalies dans la croissance des céréales. De même, des tâches rougeâtres indiquent d’anciens fours. Vous apprendrez aussi peut être que la taphonomie est la science qui analyse le comportement des corps après la mort. Tout cela aboutit à découvrir combien est grande la palette les métiers. La double page 54-55 permet de visualiser à quoi ressemble un chantier en action.
Au total cette « archéologie à petits pas » dit beaucoup de la discipline et ouvre de nombreuses portes pour nous éclairer sur des méthodes et des métiers souvent mal connus. Le livre est en tout cas une mine d’informations et dresse un panorama des plus agréables à lire à tout âge.
Jean-Pierre Costille ©