« La nécessité seule doit faire entreprendre la guerre. Les combats, de quelque nature qu’ils soient, ont toujours quelque chose de funeste pour les vainqueurs eux-mêmes ; il ne faut les livrer que lorsqu’on ne saurait faire la guerre autrement » dit l’auteur de l’Art de la guerre dans son chapitre intitulé « De l’art d’attaquer par le feu ».
Sun Tzu est à la mode, utilisé à peu près dans tous les domaines, et on ne compte plus le nombre de maisons d’éditions ayant publié son petit traité de stratégie militaire.
Le principal intérêt du présent opus, outre la curiosité de découvrir un auteur multiséculaire, réside dans sa préface signée de Pascal Boniface, directeur de l’IRIS et spécialiste de géopolitique.
Dans un court texte intitulé De Sun Tzu à Xi Jinping, l’historien revient sur les raisons du succès du livre du général chinois. Son antériorité, son application concrète, son adaptation à nombre de domaines (on le trouverait ainsi associé à la perte de poids ou à la réussite d’un divorce…), expliquent en partie cet engouement. La lecture exégétique que fait Pascal Boniface entend montrer la modernité du propos de Sun Tzu, avec, entre autres, les exemples des guerres d’Afghanistan et d’Irak, l’attitude de Xi Jinping vis à vis de l’UE, la situation sino-américaine et surtout un iconoclaste « Donald Trump adepte de Sun Tzu ? ».
P. Boniface conclut ces prolégomènes en indiquant que « lire Sun Tzu est donc toujours d’actualité. Par plaisir d’érudition bien sûr, mais également pour mieux comprendre la politique extérieure contemporaine chinoise et au-delà, les problématiques globales de paix et de guerre ».
Grégoire Masson