Dans ce magnifique atlas de grand format, idéal pour les découvertes qu’il offre, enfants et adultes vont de découverte en découverte au détour de chaque page. L’univers est vaste, sa visite guidée que nous offre ce beau livre est une prouesse. Le texte de Lara Albanese, membre de l’Union astronomique internationale et spécialiste de la communication scientifique, accompagné par les illustrations de Tommaso Vidus Rosin est une plongée dans l’univers tout à la fois ludique et instructive. Le lecteur, quelque soit son âge, ne peut qu’en sortir qu’éclairé et riche de savoirs.

À l’œil nu

L’atlas s’ouvre sur les deux cartes du ciel. Toutes les très belles double-pages qui le composent forment le récit de ce que nous pouvons voir depuis la terre. Il suffit de lever la tête pour observer ce ciel que les Grecs ont nommé. La Grande et la Petite Ourse dans notre ciel boréal, l’Hydre dans le ciel austral. C’est l’occasion d’apprendre d’où vient ce nom par une illustration tout à la fois humoristique et terrifiante comme les aiment les jeunes lecteurs.

Les ciels différent suivant où les hommes vivent et chaque civilisation y voit alors sa mythologie, ses légendes. Ainsi, le ciel des Chinois est un voyage céleste où l’étoile polaire représente joliment le nombril de l’empereur. Dans le ciel des Navajos, cette étoile est le feu central. Il est protégé par l’homme et la femme qui l’entourent : Cassiopée et la Grande Ourse. Ailleurs, dans l’hémisphère austral, trois zèbres forment la ceinture d’Orion. Les jeunes lecteurs peuvent aussi repérer « l’étoile du feu qui s’éteint » avant que le jour ne pointe et que le ciel étoilé ne disparaisse.

Et nous, où sommes-nous ?

Les enfants partent à la découverte de l’univers, de la Terre, et même du mouvement de balançoire des orbites planétaires. Ainsi, au détour de chaque double-page, ils voyagent dans d’étranges galaxies. C’est l’occasion alors de comprendre la force de gravité, les trous noirs et le mystère des intrigantes éclipses solaire et lunaire. Tout s’éclaire dans ce bel atlas.

Le spectacle est partout telle la carte de la Voie Lactée pour un futur voyage, le nuage d’Oort comme des boules de neige sales. Les « objets » construits par les hommes sont présentés dans une superbe mise en scène. Aucun ne manque : de petit Stupnik 1 au satellite Soho bardé de prouesses technologiques pour nous transmettre des informations sur le soleil. Miss Baker, Laïka et Ham, petits animaux voyageurs et héros de l’histoire, ne sont pas non plus oubliés.

À quoi ressemblent les autres planètes ?

C’est l’occasion de plonger le regard dans un télescope pour découvrir nos superbes voisines magnifiquement illustrées. À chaque planète correspond la couleur des illustrations. Les pages sont jaunes pour Saturne « Le seigneur des anneaux », d’un chaud orange pour la belle Vénus ou d’un rouge mystérieux martien. Dostoïevski, Tolstoï, et même Mozart sont au rendez-vous : qui sont ces grands personnages qui ont donné leur nom à des cratères de la planète sans atmosphère ? Encore de belles découvertes !

De drôles de machines explorent Mars depuis 1964. S’il n’y a aucune vie là-bas, un jour, des Terriens y marcheront sûrement. Quel exploit ! En attendant, en tournant les pages, d’autres inconnus : Ganymède à l’océan salé, Titan le satellite géant, Triton aux -2235°c et Pluton qui doit son nom au héros de Walt Disney ! Les astronomes sont de grands enfants.

Que voient les télescopes modernes ?

Hubble est pionner : il permet aux Terriens d’avoir la tête dans les étoiles et les lointaines galaxies. Rien ou presque ne peut nous échapper au ciel derrière Orion. Géant céleste visible depuis n’importe quel point du globe, ses exoplanètes surprennent. Inconnus pour les hommes vivants dans l’hémisphère nord, le Grand Nuage de Magellan brille dans la constellation de la Dorade. Superbe deux-mâts glissant sur les flots incertains, elle doit son nom à l’explorateur portugais qui la repéra dès 1519. Presque 200 ans auparavant, les Chinois et les Arabes observaient la nébuleuse du crabe. Explosion multicolore de débris d’étoile, elle est un phare dans le ciel de l’hémisphère sud.

Peut-être alors qu’en fouillant au plus profond de l’univers et au-delà avec leurs télescopes modernes, les astronomes croiseront une vie extraterrestre ?

D’où étudie-t-on l’espace ?

L’atmosphère terrestre est littéralement « tranchée » : troposphère au-dessus de nos têtes hautes seulement de 11 kilomètres : c’est le « plafond » des humains. L’ISS tourne bien plus haut dans la thermosphère entre 85 et 600 kms. Le petit Hubble a été déposé dans l’exosphère. Sur Terre, les astronomes se sont installés loin de la pollution lumineuse et au plus proche du ciel : sur une montagne, à la pointe d’une île, et même sur deux continents comme SKA entre l’Afrique du Sud et l’Australie.

Mais pour connaître le ciel, rien de mieux que d’y voyager, et d’y flotter ! Les fusées nées de l’imagination sont depuis longtemps devenues réalité. Les astronautes rentrent à la maison par le même chemin dans leur capsule qui résiste aux chocs thermiques. La station spatiale internationale est une résidence secondaire bardée de technologie et de laboratoires où les astronautes vivent pendant des semaines. Certains d’entre eux, équipés de leur combinaison spatiale. Le rêve des petits est devenu l’exploit des grands.

 

En fermant L’Atlas de l’espace de Laura Albanese et illustré par Tommaso Vidus Rosin, le voyage continue. Les 35 cartes qui le composent, les jolis dessins et les petits héros récurrents donnent la main aux lecteurs dès l’âge de 8 ans. Quelque soit son âge, ce magnifique livre est un plaisir de lecture et de sciences.