Une seconde édition de l’Atlas global publié par les Arènes. Il s’attache à cartographier « les grandes mutations du monde en remontant de nos origines à nos jours ».

L’Atlas Global (édition revue et augmentée)

Dans cette seconde édition agrémentée d’une dizaine de pages supplémentaires, Christian Grataloup et Gilles Fumey nous invitent à voir l’histoire globale sous un nouveau jour. Illustrée par une projection de Bonne sur la couverture, cet ouvrage collectif s’attache à décentrer le regard à partir de cartes. De la sortie d’Afrique de l’Homo Sapiens vers – 60000 (par Jean-Louis Tissier) , jusqu’au peuplement des îles du Pacifique (par Benoît Antheaume), en passant par l’âge d’or de l’Afrique médiévale (par François-Xavier Fauvelle-Aymar) et la diffusion de l’Islam (par Julien Loiseau), la progression est volontairement faite de petits sauts chronologiques et géographiques.

« Chez Tintin, il n’existe pas d’indication qui permette de situer historiquement et chronologiquement les aventures. Tintin est un héros de son temps, perpétuellement moderne ; modernité caractérisée par la vitesse avec laquelle, comme un touriste au temps de la mondialisation, il parcourt le globe. »
Julien Champigny, page 61

Sur un ton engagé et souvent pessimiste, les auteurs nous invitent à un tour du monde des problématiques actuelles. Les techniques graphiques retenues sont nombreuses et présentées de façon originale : des infographies (par une hiérarchie de cercles pour les villes arabo-musulmanes), des graphiques (la mortalité lors de la Grande Peste). Les projections sont variés (comme celle en forme de coeur nommée « Bonne » mais aussi de Fuller, de Postel) et contribuent à l’originalité de l’ouvrage. Le grand mérite de cet atlas est de proposer, le souvent avec brio, des thèmes originaux et actuels à l’aide des techniques cartographiques les plus récentes. Deux très belles cartes présentent la citoyenneté mondiale de Jules Verne (pages 54-57) en comparaison avec les voyages de Corto Maltese (pages 58-61). Les enseignants du secondaire se réjouiront de pouvoir disposer d’un corpus conséquent afin de préparer la séquence sur la cartographie en classe de terminale.

Le principal point noir réside dans la correction des textes et cartes. De nombreuses maladresses et coquilles sont visibles : les Comores et Trinité et Tobago sont écorchés (p. 82 et 90), le championnat de football croate est tronqué (p. 85), le Libéria est à la fois un pays avec et sans zoo (le figuré de surface indique une absence alors que Monrovia en possède un selon le figuré ponctuel) mais également la Colombie migrant au Venezuela (p. 107). Les toponymes sont parfois situés de manière aléatoire, notamment sur l’excellente carte de la diffusion du virus H1N1 (Francfort ou Amsterdam ?). Espérons que ces soucis se régleront lors de la troisième édition.

En conclusion, une approche réussie de l’histoire globale par la cartographie contemporaine.

Pour aller plus loin :

Antoine BARONNET @ Clionautes