Quand on entend ces trois mots : Diên – Biên – Phu, chacun(-e) pense débâcle militaire, paras, ou encore Giap. Plus rarement chirurgie de guerre. C’est pourtant sur ce terrain que nous convie le duo Pécau (scénario) – Davidenko (dessin).
Le lecteur suit les traces de Jacques Gindrey, décédé en 2021, ancien Résistant devenu chirurgien en 1952 parti en Indochine exercer à l’hôpital de Hanoï. Puis, le médecin-lieutenant Gindrey est parachuté le 20 février et fonde l’antenne chirurgicale 44 en plein pays Thaï, dans ce le Haut-Tonkin, dans ce qui est déjà la bataille de Diên Biên Phu (20 novembre 1953 – 7 mai 1954). Le docteur y passe 57 jours et 57 nuits, dans des conditions sanitaires dantesques, opérant de 7h du matin à minuit, avant d’être fait prisonnier le 7 mars, puis interné au camp n°1 en juillet 1954. ll revient ensuite en France puis termine sa carrière de médecin militaire en 1971.
Cet opus retient l’attention par l’originalité du thème, inattendu mais bien documenté. Le scénariste J-P Pécau est un habitué de la Guerre d’Indochine (Indochine T3, Delcourt). Il illustre à merveille l’inéluctable et victorieuse avancée viêt, dans cet espace à part qu’est une salle d’opération de fortune enfouie sous des sacs de terre, dans un camp retranché. Il donne aussi à voir l’esprit d’un combattant sans autre arme que son scalpel.
Cette BD peut être lue avec profit par les élèves de terminale en histoire afin d’aborder une autre dimension du fait guerrier. Un mini-cahier final offre un cadre chronologique et géopolitique très utile pour contextualiser l’événement Diên Biên Phu, très souvent méconnu des lycéens, mais remis en avant par les programmes de 2019.
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