Une mise en pages qui fait la part belle aux images
Pour aborder cette journée en détails, l’auteur a choisi un plan chronologique en 7 chapitres allant de la naissance de l’opération Overlord jusqu’ aux cimetières militaires, dépassant donc une approche stricte de la journée. Ce dernier chapitre, beaucoup plus court, n’est pas le cœur du livre. En revanche, il n’y a pas de séparation entre les chapitres ce qui est un peu dommage. Il faut enfin dire un mot de la mise en page qui privilégie les couleurs, les différences de taille de caractère rendant certes l’ensemble accrocheur, mais parfois un peu fatigant à la lecture. Cela permet en tout cas de retenir des chiffres clés car tel est le projet. L’illustration de l’ouvrage est clairement privilégiée. On pourra reprocher à l’ouvrage de manquer un peu de carte permettant de visualiser cette journée si particulière.
Une foule de chiffres
Les chiffres sont effectivement impressionnants à plusieurs reprises. Citons entre quelques uns qui permettent d’illustrer la formidable production américaine : chaque jour 60 chars d’assaut et 137 avions furent fabriqués entre 1942 et 1945. 200 000 , lui, c’est le nombre d’obstacles disposés sur les plages du débarquement pour piéger les alliés. Chaque fantassin qui arrive sur la plage porte sur lui environ 30 kilogrammes d’équipement, dont un fusil, des grenades, mais aussi des pansements ou les célèbres chewing-gums. Il faut aussi savoir que durant la bataille des haies, on considère qu’un soldat américain est tombé pour chaque mètre de gagné sur l’ennemi.
Des informations originales
Cet angle chiffré n’empêche pas de découvrir des éléments originaux sur le Jour J. Ainsi, on retrouve les neuf consignes à respecter pour conserver le secret sur l’opération et, parmi elles, celle qui dit : » ne buvez pas d’alcool si vous ne pouvez pas tenir votre langue quand vous êtes saoul » ou encore « souvenez vous que les renseignements s’obtiennent en mettant bout à bout des petits morceaux d’information comme dans un puzzle ». On apprendra peut être aussi que c’est au maréchal Rommel que l’on doit cette expression de jour le plus long relayée ensuite dans un livre de C. Ryan en 1959 et popularisée finalement par le film. A la fin du livre, on découvre aussi que ce sont pas moins de 27 cimetières où reposent presque 100 000 soldats tombés lord du D Day (97 378 exactement).
De l’analyse néanmoins
Malgré cet angle des chiffres, l’auteur ne renonce pas à une certaine approche analytique. A la page 19, Antoine Pascal met en avant les raisons qui présidèrent au choix de la Basse Normandie pour débarquer. La région possède en effet des plages basses, une défense côtière moins dense ou encore des plages moins exposées au vent et à la houle. Plus tard, l’auteur revient cette fois sur les neuf raisons qui peuvent expliquer les succès du débarquement. Citons pêle-mêle l’importance du secret bien gardé ou la quantité de matériel et des engins.
Au total, il s’agit plutôt d’un livre pour les passionnés du 6 juin 1944. Il est à parcourir au gré de ses envies, plutôt que d’en pratiquer une lecture en continue.
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