Sylvain Allemand est diplômé de l’IEP de Paris et titulaire d’une maîtrise d’histoire. Journaliste chargé de conférence à l’IEP, il anime régulièrement des tables rondes au FIG. Auteur de nombreux ouvrages sur les nouvelles donnes de l’économie « La mondialisation » chez Economie & Société ; « Les nouveaux utopistes de l’économie » chez Autrement, Sylvain Allemand est un bousculeur de poncifs et comme il le montre dans le présent ouvrage, un pédagogue.

Ce petit ouvrage de 90 pages réalisé en association avec le Comité 21 (Organisme en charge de la mise en œuvre de l’Agenda pour le XXIème siècle en France, et à l’origine des agendas 21 scolaires.) , abondamment illustré de photographies, croquis explicatifs, et cartes, est à classer dans la catégories des manuels, au sens scolaire du terme. Il s’adresse à un public peu informé de la question et ambitionne de lui apporter une définition claire de la notion ainsi que des pistes pour devenir un écocitoyen (gestion de sa consommation d’énergie, de ses déplacements, de sa consommation d’eau, par des petits gestes aisés à reproduire quotidiennement). Organisé en 7 chapitres centrés sur des thématiques simples : Pourquoi le développement durable ?; Il est urgent d’agir ; aux origines du développement durable ; le développement durable aujourd’hui ; les outils du développement durable ; les acteurs du développement durable ; les gestes simples du quotidien, il permet de se faire une première idée claire de la question. Sa force tient :

– sur le fond : à la place des volets « économique » et « social » qui ne sont pas en reste face au volet environnemental trop souvent surdéveloppé dans les ouvrages sur ce sujet, à la clarté de l’approche systémique omniprésente, à l’importance donnée au volet citoyenneté, à la lecture différente qu’ont les divers acteurs de cette notion en raison de leurs intérêts divergents ;

– sur la forme, à la place de l’iconographie et à la clarté du propos.

Sa faiblesse principale est celle de tout manuel, le développement durable est présenté comme un principe accepté par tous, alors que c’est loin d’être le cas, le débat fait encore rage au sein des divers décideurs ainsi que dans nombre d’états du Sud. On peut aussi regretter, des explications peu poussées sur les grands courants, certains croquis à la lecture peu claire (sur l’effet de serre, l’écologie industrielle), certains titres de cartes imprécis « l’aide publique au développement ».
La bibliographie est à deux niveaux, « enfant » et « adulte ». Les ouvrages proposés permettent d’approfondir la question ainsi que certaines thématiques tout en restant dans un niveau de difficulté à la portée du public ciblé par l’ouvrage. Une glossaire et une liste des acteurs accompagnent l’ouvrage.

Au total, un ouvrage qui ne répondra pas aux attentes des personnes déjà bien informées de ces questions, mais qui peut permettre aux enseignants inquiets sur l’introduction de cette notion dans les programmes, aux collégiens et lycéens un peu perdus avec les différents termes et à tout béotien en général, d’acquérir une première vision globale sur la question et sur l’articulation des différentes composantes du développement durable, et sur la nécessité d’une approche citoyenne de cette question.

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