En 2004 paraissaient aux éditions Sciences Humaines le gros volume : Dictionnaire des Sciences Humaines (875 pages, 49€) sous la direction de Jean-François Dortier, rédacteur en chef de la fameuse revue. Dès 2008, le gros dictionnaire a fait des petits et a été décliné en poche sous différentes thématiques. Une formule plus pratique, moins encombrante pour qui aime lire dans les transports.

Les articles reprennent ceux qui sont présents dans le gros volume. Isabelle Mouton, la graphiste de Sciences Humaines, a pris le parti de mettre à part les notices biographiques dans un cahier grisé. L’essentiel de l’ouvrage est composé des articles portant sur les notions et les concepts. Le texte est très accessible. Les journalistes de SH sont les chevilles ouvrières de ce dictionnaire ou du moins celui de la première édition (Sylvain Allemand, Martine Fournier, Evelyne Jardin, Xavier Molénat, Jean-Claude Ruano-Borbalan…). On cherchera en vain leurs noms dans la formule de 2013.

Les notices publiées dans le volume de 2013 ont été actualisées. Ainsi, l’article Banlieue propose en pistes bibliographiques l’ouvrage de Christophe Guilly : Fractures françaises. 2010. Idem pour la longue notice consacrée à la ville : Michel Lussault. L’avènement du monde. Essai sur l’habitation de la planète paru en 2013. L’article Péri-urbain demeure toutefois daté. S’il prend bien en compte le zonage en aires urbaines, la présence du tiret dans le mot témoigne d’une acception davantage anglo-saxonne que française, basée sur le modèle centre-périphérie. Aujourd’hui, les géographes ont montré l’émergence de polarités secondaires qui relativisent la dépendance de ces espaces au pôle urbain central. Le périurbain n’est plus un espace sous dépendance mais un espace où s’opère une hybridation entre la ville et la campagne. Les créations d’emplois dans ces zones témoignent du dynamisme de celles-ci. La vision de villages-dortoirs, si elle existe encore, doit être diversifiée.

Au-delà de ces réserves, ce volume est très utile et constitue une bonne mise en bouche pour aborder des notions et des concepts en sociologie. A conseiller pour les étudiants comme pour les lycéens.

Catherine Didier-Fèvre © Les Clionautes