D’abord dire le plaisir de la découverte du livre en tant qu’objet : une couverture attrayante qui donne tout de suite envie de l’ouvrir, dit Clara. Et à l’intérieur, on n’est pas déçu non plus ! De belles photographies qui aident à entrer dans le texte. Alors, que nous dit et que nous apprend ce livre, et donne-t-il le goût des voyages ?

Le goût du voyage

Le livre choisit de consacrer une partie importante à l’avant-voyage. Il en profite pour dire quelques principes fondamentaux toujours bons à rappeler : voyager, c’est connaître les autres et se connaître soi-même. L’auteur insiste sur la préparation et rappelle aussi que l’on peut être aussi touriste dans sa propre ville. Tout au long de l’ouvrage, des petites citations et des pastilles distillent de l’information. Cependant, on ne peut pas aller partout, soit parce que le pays est interdit ou dangereux, soit parce que le pays limite le tourisme. Le Bhoutan ou les iles Kerguelen ont ainsi choisi de limiter le nombre de touristes.
Quelques chiffres permettent en tout cas de mesurer le phénomène touristique et font tourner la tête : 1 milliard de voyageurs, 1 avion décolle toutes les secondes et vous avez le choix entre 100 000 hôtels !
Une fois qu’on a cela en tête, l’ouvrage aborde les monuments ou les lieux qu’on peut aller voir. Des cartes permettent de repérer six monuments phares, et ce qui est particulièrement réussi, c’est le fait que le monument est situé dans sa région proche, puis replacé sous forme de point sur un planisphère dans la même page. On trouve les pyramides de Gizeh, le Machu Picchu ou encore le Taj Mahal. On trouve aussi une carte avec différents types d’espaces comme le Sahara, le lac Baïkal ou les grandes prairies américaines. L’auteur en profite pour souligner combien ces espaces peuvent connaître des problèmes : déforestation, réchauffement climatique… Un petit tour d’horizon revient aussi sur les façons de se déplacer à la surface de la planète.

Le temps du voyage

Ca y est ! : vous êtes sur place. Comment le voyage en lui même va-t-il se dérouler ? Geneviève Clastres insiste pour rappeler qu’on doit garder l’esprit ouvert et ne pas se laisser obnubiler par le fait de vouloir tout prendre en photos ou suivre un parcours forcément totalement fléché. On rencontre donc des gens et des cultures différentes et le livre aide à nous y préparer. C’est une façon pour aborder les différences, notamment culturelles. Ainsi, vous saurez pourquoi les Chinois n’ouvrent pas les cadeaux, pourquoi les Espagnols dinent tard. L’auteur met en garde aussi sur les malentendus possibles : en Egypte, on lève les sourcils pour dire non, et on secoue la tête si on ne comprend pas. Toujours dans cet esprit de découverte et d’approche de l’autre, le livre passe en revue les religions, en donnant quelques clés de base très utiles. Cet inventaire des différences s’intéresse aussi aux maisons qu’on peut rencontrer ou encore aux boissons et plats.
Parmi les pages qui retiennent particulièrement l’attention des jeunes lecteurs, signalons celle consacrée au « langage des vêtements ». On y découvre quelques tenues traditionnelles, sans tomber dans le mauvais folklore, avec le sarong indonésien ou le huipil du Guatemala. Pour mieux établir le contact, le livre aborde les façons de se dire bonjour. C’est une double-page également très appréciée : que de différences entre le hug des pays d’Europe du Nord par exemple et le fait qu’en Allemagne on préfère se serrer la main plutôt que de s’embrasser. Enfin, le passage consacré aux métiers du voyage a aussi retenu l’attention. A travers des mini portraits, on découvre tout ceux qui facilitent le voyage : Jay le conducteur de rickshaw, Silvio le chauffeur de car ou encore Carlos le porteur de trek.

Le temps des récits

Cette partie est certes plus courte, mais c’est assez original de consacrer quelques pages à cet aspect du sujet. En effet, après le voyage, le voyage continue ! Il y a le moment où l’on raconte, les occasions où on le fait, et les personnes avec qui on partage ses expériences. On revient surtout avec des images plein la tête et parfois avec des objets. L’auteur invite là aussi à avoir un comportement responsable et montre que les souvenirs ne sont pas que les cadeaux que l’on rapporte : il y a aussi le billet d’entrée ou le bonbon anglais retrouvé au fond d’une poche. On pourra aussi parfois garder le contact avec le pays visité en prolongeant le lien. Cela peut se faire sous forme de lecture, de films ou pourquoi pas de contacts avec quelques personnes. Des réflexions sur le tourisme de masse et une petite bibliographie pour aller plus loin complètent le livre. L’auteur invite donc, in fine, à réfléchir à nos pratiques et notamment à se livrer à un tourisme responsable.

Au total, voici un livre à la fois agréable à regarder, à lire et que l’on peut reprendre à plusieurs reprises. Sans jamais être moralisateur, l’auteur distille les conseils et livre quelques bons principes pour que voyager ne soit pas une consommation comme une autre. Il évoque des paysages, des monuments et des personnes comme autant de portes ouvertes sur le monde.

Jean-Pierre Costille, avec l’aide de Clara © Clionautes