Cette livraison de Problèmes économique s’organise comme de coutume autour d’un dossier central et d’un rassemblement d’autres articles sans lien entre eux. Les sources utilisées dans ce numéro sont notamment « Le Nouvel Economiste » ou « Sciences Humaines » pour les plus connues, et dans un aspect plus confidentiel, mais pas moins intéressant, la « Revue interdisciplinaire management, homme(s) et entreprise ». Internet n’est pas oublié avec un extrait de Salon, site web pionnier lancé en 1995 !

Les habituels éclairages de la rédaction sont là avec une chronologie qui retrace l’histoire des méthodes de prise de décision dans le domaine du management. Elle s’inscrit dans un temps long puisqu’elle remonte à 1900. On trouvera également une mise au point sur le management dans la Silicon Valley.
Si l’on doit retracer les évolutions du management, on pourra isoler trois étapes : il fallut d’abord rationaliser l’organisation du travail à la fin du XIX ème siècle, puis durant l’après-guerre réfléchir à la question des ressources énergétiques. Enfin, depuis trente ans, la mondialisation a apporté son lot de nouveautés.

Le management aujourd’hui

Le premier article cherche à montrer les « nouvelles règles du management ». L’idée essentielle, c’est qu’il faut faire participer les salariés. L’article pointe aussi la cohabitation au sein des entreprises de salariés de différentes générations, ce qui peut poser des problèmes de cohésion et de type de management à utiliser. Poursuivant en quelque sorte cette idée, le deuxième article se focalise sur la génération Y. Ils sont nés entre 1979 et 1995, ils seront les leaders de demain. Le management doit s’adapter aux caractéristiques de cette génération, en allant par exemple vers une hiérarchie moins pesante. L’article développe également un portrait type de plusieurs générations de salariés selon leur âge. Alors certes, il existe toujours des exceptions au portrait robot, mais l’ensemble s’avère intéressant pour dégager des profils et des tendances. Une des caractéristiques de la génération Y, qui est vue parfois comme un problème, c’est son hyperconnexion et son aspect finalement multitâches, chose très utile dans une entreprise. Celle-ci développe aussi des stratégies pour les garder en leur sein surtout lorsque l’on sait que la durée moyenne à un poste de travail est de seize mois pour les représentants de cette génération Y. L’article se conclut par quelques recommandations aux managers comme celle d’organiser des séances de tutorat où les plus jeunes de l’entreprise forment les baby boomers aux réseaux sociaux, un tutorat inversé en quelque sorte.

Amazon, ton univers impitoyable

Après ces considérations très technologiques, le troisième article produit un effet étrange car il s’intéresse à Amazon, entreprise du XXIème siècle s’il en est, mais qui en est restée à un management du XIXème siècle ! Lorsque l’on évoque en classe le poids des FMN on pourra s’appuyer sur cet exemple pour donner quelques anecdotes qui font plutôt froid dans le dos. Si les moyens techniques modernes sont utilisés, c’est pour pister les salariés. Ainsi lorsqu’un employé est en retard dans sa tache, il reçoit un texto le lui signalant. Dans les immenses entrepôts, les salariés peuvent parcourir 20 kilomètres par jour !

Les bonnes pratiques

Les deux derniers articles réfléchissent pour savoir tout d’abord s’il existe un management à l’allemande, comme on pointe un capitalisme rhénan. A travers un récit d’expériences, l’article souligne par exemple la place de la collégialité, bien loin d’un système hiérarchisé et vertical plutôt français. « Sciences Humaines » conclut en se demandant si on assiste à la fin du bras de fer dans l’entreprise. Ce qui est net en tout cas, c’est que l’éventail des accords d’entreprises est plus grand qu’avant. Là où on ne parlait que salaires, on envisage à présent la question du stress ou de la pénibilité. On pourra lire aussi un encart intitulé « négociation mode d’emploi » qui pointe aussi un certain nombre d’erreurs à ne pas commettre.

Immobilier, foyers connectés et automobile

On réservera peut-être aux spécialistes l’article sur « Immobilier : ce que nous apprend la grande récession » pour lire plus en détails celui consacré à la nouvelle demande électrique en lien avec les appareils connectés. Cette demande explose et l’auteur rappelle que le cap des 100 GW a été franchi pour la première fois en 2012. Il faut savoir aussi que les usages de la chaleur représentent 80 % de la consommation d’énergie. Le système doit être de plus en plus flexible pour s’adapter à la demande.
Le dernier article pourra servir dans le cadre du lycée par exemple si l’on choisit d’aborder la question de l’automobile en 1 ère technologique. Il s’agit d’un des sujets d’étude possibles en lien avec le cours sur la mondialisation. Cet article permet d’actualiser les données. En France, la proportion des véhicules fabriqués par des constructeurs étrangers varie entre 10 et 17 % selon les années. L’automobile conserve un effet d’entrainement sur le reste de l’économie. Un encart détaille les mesures de soutien à la demande automobile en 2008 et 2009 : cela permet d’avoir une approche européenne de la question. L’article se termine en se focalisant sur demain : les marques françaises doivent faire un effort pour monter en gamme si elles veulent survivre. Cela peut se voir par exemple avec la connectivité des véhicules, c’est-à-dire l’intégration de nouvelles technologies de l’information.

Encore une fois, le professeur tirera profit de cette sélection d’articles au service de ses enseignements et de sa culture.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.