« Dans les coulisses de l’excellence »

Le régiment de cavalerie de la garde républicaine est un symbole lors de chaque défilé du 14 juillet. Son histoire et sa configuration actuelle sont désormais lisibles dans un livre combinant habilement des photographies et des encarts d’explications.

Cette parution émane directement du bureau de la communication et des relations publiques de la garde républicaine. Les textes ont pris forme sous la plume de Patrick Boissier. Ancien cavalier de la Garde Républicaine, en poste à Paris et en Nouvelle-Calédonie, il est en charge des relations avec la presse depuis 2007. Son expérience transparait dans l’écriture des textes : le terrain est familier et les anecdotes émaillent le récit. Les textes sont accompagnés sont de nombreux photographies en grand format, prises par Pascal Baril. Par exemple, la photographie sur la couverture dont il est l’auteur représente le lieutenant Laurent Guay et son cheval Benji de Chanay.

L’organisation de ce beau livre s’attache d’abord à décrire l’organigramme du régiment. Depuis les pelotons détachés jusqu’au commandant du régiment, en passant par le peloton des artisans, celui de la maréchalerie et la fanfare de cavalerie, le lecteur est amené dans un monde particulièrement riche et hiérarchisé. En témoigne la variété des tenues adoptées par les cavaliers (pages 14-15). Dès les premières pages, Patrick Boissier rappelle qu’un cavalier de la Garde républicaine est « avant tout un gendarme » (page 17). La réussite au concours d’entrée de sous-officiers de gendarmerie est nécessaire avant de valider les tests à l’aptitude équestre.

Le processus de sélection des montures est particulièrement intéressant. Le régiment possède 460 chevaux. 30 à 40 nouveaux chevaux, principalement des percherons, rejoignent le régiment chaque année. Agés de 3 ou 4 ans et coûtant environ 6000 euros, ils sont définitivement admis après une visite vétérinaire au quartier des Célestins à Paris. Ils seront ensuite débourrés, c’est à dire qu’ils acceptent d’avoir un cavalier sur la selle et respectent les ordres. Entre 16 et 18 ans, les chevaux se rapprochent de l’âge de la réforme et sont l’objet de visites vétérinaires afin de savoir s’ils peuvent prolonger leur carrière. Les plus vieux étaient fréquemment envoyés à l’abattoir Vaugirard à Paris pour la viande ou pour servir de cobayes à l’Institut Pasteur de Vierzon. Ce n’est plus le cas. Trois options s’offrent à eux. D’abord, les cavaliers du régiment peuvent gratuitement devenir le propriétaire du cheval. Si ce n’est pas possible, des passionnés peuvent demander l’attribution d’un cheval de réforme. Le cheval ne pourra pas être revendu ou « être exploité à des fins pécuniaires » (page 187). Enfin, l’association Lyne Guéroult, via le domaine du Coty Briard accueille les chevaux réformés en Normandie. En 2020, 90 chevaux passent une retraite bien méritée dans ce domaine, réservé à l’accueil des chevaux réformés du régiment.

Un beau cadeau pour les amateurs de chevaux et les passionnés de ce régiment emblématique.

Pour aller plus loin :

  • Présentation de l’éditeur -> Lien

Antoine BARONNET @ Clionautes