Cet ouvrage présente une histoire des chars d’assauts des premières machines aux tanks modernes. Abondamment illustré, il aborde les tanks les plus connus de toutes les nationalités, mais aussi des modèles dérivés tels les chars de dépannage, les chasseurs de chars et les chars amphibies et démineurs.
Cette encyclopédie de format réduit (17,5 x 22,5) est découpée en trois grandes parties. La première, après une courte introduction, traite de l’histoire des chars en général depuis les premiers concepts et survole les principaux conflits et théâtres d’opérations en abordant aussi les périodes de paix, quelques aspects techniques et les perspectives futures.

La deuxième partie est consacrée aux chars des Première et Seconde Guerres mondiales de A à Z. L’approche consistant à regrouper les deux conflits mondiaux est intéressante car elle permet de ne pas passer sous silence des modèles de l’entre deux guerres moins connus et elle s’inscrit dans une démarche de plus en plus admise consistant à lier les deux guerres mondiales en une seule. L’ordre de classement choisi est cependant assez difficile à saisir et de nombreux retours au sommaire sont nécessaires pour retrouver un modèle en dehors d’une lecture en continu. De nombreuses notices sont consacrées à des tanks britanniques que l’on pourrait voir comme de simples déclinaisons alors que des chars plus importants, notamment allemands, ne sont que mentionnés ou illustrés comme dérivant d’un modèle principal et n’ont pas le droit à un article. Quelques modèles ayant pris part tardivement, voire très, au second conflit mondial sont repris dans cette partie, ce qui peut prêter à discussion.

Quant à la troisième partie, elle traite des chars modernes de 1945 à nos jours de manière assez complète avec des notices sur quelques prototypes qui sont des jalons dans le développement d’autres modèles. Cependant, là encore le classement n’est pas toujours très clair.

La plupart des 500 photographies sont issues des collections du Tank Museum de Bovington (GB), clichés des chars conservés au musée ou pris lors d’événements de reconstitutions avec engins en fonctionnement, mais aussi photos d’archives citées comme faisant partie des fonds du musée. Viennent les compléter des instantanés de plusieurs photographes spécialisés prises sur le terrain (manœuvres et post-combats) et des clichés provenant de bibliothèques d’images. Certains chars sont présentés dans des livrées peu courantes (KV-1 russe repris par la Finlande). On notera cependant quelques problèmes de légende (p.104, photo du haut : légende entraînant une confusion entre le Grant et le Lee ; p. 107, photo du bas, redoublement de la légende de la p.106 ; p.172, photo du bas, une légende avec opinion très britannique).

Chacune des notices des chars décrits est constituée d’au moins une photographie, d’un descriptif historique et technique et d’une petite « fiche technique » (absente sur quelques rares exceptions) reprenant le modèle, la date de mise en service, l’équipage, les dimensions, l’armement, etc… Elles s’avèrent dans l’ensemble très complètes mais certaines comportent des erreurs : p.106-107, Char moyen M4 Sherman, « … équipés de mitrailleuses de soutien rapproché de 105 mm… », il est question ici de la version appui feu équipée d’un obusier de 105 mm). Les dates de mise en service diffèrent assez souvent entre le texte et la fiche technique, ceci pouvant être lié aux délais de mise en production effective ou du choix d’une version précise pour la fiche technique. Fait quelque peu surprenant, la nomenclature courante des véhicules allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, Sdkfz (Sonderkraftfahrzeug, « véhicule spécial » ou « véhicule spécialisé en français) suivi d’un nombre de un à trois chiffres, est ici totalement ignorée.

Il est à noter que cette encyclopédie est une traduction d’un ouvrage britannique paru en 2005, d’où certainement la grande part accordée aux matériels britanniques et les sources photographiques très britanniques elles aussi, mais cela peut aussi expliquer certaines phrases maladroites et certaines erreurs de « traduction » ou traductions inutiles (chars britanniques « cruisers » traduits en français en « croiseurs », correct mais peu commun).

En conclusion, cet ouvrage, complet dans l’ensemble, est une bonne approche de l’univers des tanks. Il s’adresse plus aux néophytes qu’aux experts, qui pourront lui reprocher ses quelques manques et erreurs, mais son petit format le rend pratique pour tous à emporter lors de la visite d’un musée ou pour assister à une reconstitution ou une « tank fest » si chères à nos amis britanniques.

Avec la collaboration de V.E.