Cet ouvrage a été écrit par Anne Lalanne, inspectrice de l’Education nationale chargée d’une circonscription du 1er degré dans l’Aveyron. Elle a participé au groupe d’experts pour l’élaboration de documents d’accompagnement du programme EMC. C’est son troisième ouvrage, les précédents étaient La philosophie à l’école. Une philosophie de l’école paru en 2009, et plus récemment Enseignement moral et civique. Le défi toujours renouvelé de l’école publié en 2017. Son dernier ouvrage est d’ailleurs la suite de ce dernier. Il s’agissait de baliser les objectifs une pratique de classe qui prenne en compte la richesse du programme mais aussi sa complexité.

 

Cet ouvrage est destiné essentiellement aux enseignants du premier degré, cependant les enseignants du second degré peuvent s’inspirer des propos que tient l’auteur et des conseils pertinents qui sont donnés.

 

L’EMC est un enseignement transversal. Pourtant il fait l’objet d’une spécificité au sein de l’Histoire-Géographie. C’est pour quoi beaucoup de collègues travaillant dans les autres disciplines délèguent cet enseignement aux professeurs d’Histoire-Géographie pensant que cette matière leur appartient pleinement. Mais non, chaque enseignant a besoin de l’EMC pour favoriser ce que l’auteur appelle « la sérénité du climat scolaire ». A travers cet ouvrage, son but est de donner des pistes de réflexion sur les valeurs pour mieux appréhender les enjeux de leur transmission ; poser la question de comment les aborder et du cadre à mettre en place pour les expérimenter, les faire vivre aux élèves dans le quotidien de la classe.

Mis en place en 2013, le programme d’EMC est réajusté en juillet 2018 pour la rentrée. Trois finalités forment la base : « Respecter autrui, Acquérir et partager les valeurs de la République, Construire une culture civique ». La dernière finalité est déclinée en quatre domaines : la culture de la sensibilité, la culture de la règle et du droit, la culture du jugement et enfin la culture de l’engagement.

Il y a trois parties :
I. Les programmes. Du cycle 1 aux cycles 2 et 3
II. Outil du maître
III. Support élève

Dans la première partie, la finalité du cursus scolaire est traitée. Une citation de Hegel est très intéressante : l’école représente une « sphère médiane qui fait passer l’enfant de la sphère privée à la sphère publique pour qu’il se réalise comme homme libre ».

Dans la deuxième partie, que je trouve assez intéressante autant pour les enseignants du premier degré que ceux du second degré. Le chapitre 1 concerne la progression par domaine de l’EMC. Il faut une mise en oeuvre progressive et cohérente de cet enseignement dans le quotidien de la classe et de l’école ; du CP au CM2. L’auteur souligne qu’il faut éviter à tout prix de faire des leçons d’EMC, ce qui est à l’opposé de l’esprit du programme. Il faut  « mettre en résonance » les 4 domaines de l’enseignement moral en articulant les axes de l’éducation et de l’instruction. Le but final est d’obtenir des élèves une attitude morale et responsable. Je trouve le contenu du chapitre assez intéressant, car on a plusieurs sous-chapitres correspondant aux domaines de l’EMC. Dans un premier temps l’auteur décline les enjeux, ensuite la progression d’année en année. Le chapitre 2 met sous la forme d’un tableau la progression annuelle (cycle 2 et cycle 3). Ensuite un nouveau chapitre porte sur les problématiques (une erreur dans le titre est présent car il est encore écrit chapitre 2) qui traite de mises en situations en classe, avec le rôle de l’enseignant, le débat argumenté, la discussion réglée, le guidage….

La partie 3 porte sur le support élève, c’est-à-dire le cahier de l’élève sur lequel il note chaque cours d’EMC et qui le suit durant toute la scolarité du primaire. On y trouve son organisation, son fonctionnement, etc.

 

L’ouvrage se termine par une série de documents annexes : schémas, photos de travaux d’élèves affichés dans la classe, des tableaux, des fiches données aux élèves…

 

Il faut voir cet ouvrage comme étant un manuel, un outil de travail pouvant aider les enseignants à mettre en oeuvre le programme d’enseignement moral et civique dans le premier degré, mais pas pour le second degré bien que les enseignants puissent s’appuyer dessus pour savoir quel est le bagage des élèves qui arrivent au collège.