Cette bande dessinée est un hommage au chef du commando des 177, les seuls Français ayant participé au débarquement en Normandie sur le secteur de Sword et ayant pour objectif la prise du casino de Ouistreham.
Jean-Yves Le Naour, le scénariste est un historien spécialisé dans l’histoire du XX°siècle auteur de documentaires et essais notamment sur la Première guerre mondiale ou l’histoire de la médecine.
Scénariste de bandes dessinées historiques depuis 2014, il est le créateur de cette série sur les Compagnons de la Libération dont (déjà parus : Pierre Messmer, Romain Gary, Général Leclerc)
Frédéric Blier, le dessinateur, signe ici sa deuxième collaboration avec Jean-Yves Le Naour pour cette série sur les Compagnons de la Libération (Général Leclerc).
Si ce Commando Kieffer est connu de nom par les Ouistrehamais mais aussi par quelques férus de la Seconde guerre mondiale. C’est en grande partie grâce au film « Le jour le plus long » de Darryl F. Zanuck que l’existence de ce Commando a été révélé . Jusqu’à cette sortie en 1962, ce commando était (et demeure encore dans une certaine mesure) assez inconnu du grand public et ses membres des parangons d’humilité et de discrétion.
S’appuyant sur des archives, y compris photographiques (présentes en fin de volume), cette BD s’attache à la vie de Philippe Kieffer, du 17 juin 1940 au soir du 6 juin 1944 …
Cependant, l’œuvre s’ouvre et se ferme sur le tournage du film pour lequel Philippe Kieffer a été conseillé technique.
C’est donc le parcours d’un homme, plus tout jeune et chargé de famille, qui est retracé. Celui-ci montre une volonté de fer d’agir pour la libération de son pays et la BD détaille à la fois son entraînement et celui de son commando une fois celui-ci créé.
Loin d’être une hagiographie désincarnée, cette BD semble coller au plus près de la psychologie d’un homme fixé sur un objectif et non pas d’un super-héro.
Elle fait la part belle, tout comme le film Le jour le plus long d’ailleurs aux préparations du débarquement et montre l’esprit de solidarité qui unissait Philippe Kieffer et ses hommes. Elle fait penser en cela à la série télévisée Band of Brothers (produite par Tom Hanks et Steven Spielberg) qui suivait la Easy Company de l’US Airborne de sa création à la fin de sa mission.
Cette BD permet donc de se plonger dans un épisode certes connu de la Seconde guerre mondiale, le Débarquement en Normandie du 6 juin 1944, mais par le prisme d’un groupe d’hommes, lui presque oublié : le seul commando de Français ayant participé à la première vague d’assaut. Cette BD est un moyen de rendre hommage à ces soldats qui ont eu un rôle important dans la symbolique de la Libération de la France. De ces 177 hommes compagnons de la Libération et soldats discrets, seul un seul est encore vivant de nos jours.
Cette BD, d’une lecture facile par des élèves permet de donner corps et vie à des événements bien lointains pour eux et, puis que dès le départ, il est dit que « Le jour le plus long » ne montre pas les choses comme elle se sont déroulées véritablement, pourrait être l’objet d’une étude comparée avec le film dans le cadre d’un travail d’histoire des Arts par exemple.
