Dans cet ouvrage, Frédéric Sarvajean a pour ambition de nous introduire au panthéon des divinités égyptiennes, mais surtout à la manière dont se vit, intérieurement et publiquement, la religion égyptienne. Pas une mince affaire car les traces restent minces notamment d’un point de vue des pratiques intimes, car beaucoup de ces rites restent cachés ou confinés, réservés à une élite qui défend farouchement ses privilèges.
Les Editions du Cerf lancent une nouvelle collection dirigée par Olivier Grenouilleau: La bibliothèque à remonter le temps. Cette collection est amenée à compter des dizaines d’ouvrages d’Histoire, traitant de sujets allant de l’Antiquité à l’époque contemporaine. 4 premiers livres sont parus: les Vikings, De Gaulle, les dieux de l’Egypte, le Néolithique. A la barre, des universitaires réputés dans chacune de leur discipline afin d’avoir une caution scientifique irréprochable.
Le public visé est très clair : l’adolescent. Les objectifs : développer sa curiosité, ses connaissances, réfléchir sur ce qui fait le patrimoine commun de la France et de l’Humanité en général, essayer de tracer des liens entre le passé et le présent sans faire de déterminisme.
La première moitié de l’ouvrage est consacrée à la cosmogonie générale égyptienne. Cela permet à la fois de découvrir tout un semble de noms et de notions peu familiers, mais aussi d’en retrouver des plus connus du grand public. Néanmoins, l’auteur fait preuve d’une grande rigueur en précisant à chaque fois des titulaires entières de ces dieux, signe de la complexité des attributs de chaque divinité.
La deuxième partie de l’ouvrage revient quant à elle sur l’aspect humain de la religion égyptienne. De pharaon au paysan, en passant par les tenants des rites enfermés dans leurs temples, Frédéric Sarvajean essaie de balayer, tout en rendant accessible, les manières dont les Egyptiens vivaient leur religion. Cette religion qui s’incarne à la fois dans des constructions majestueuses, qui font la fierté de l’Egypte actuel et un atout financier indéniable, mais aussi dans de multiples objets plus personnels et quotidiens.
L’objectif de cette collection est d’attirer le lectorat adolescent si l’on suit les propos d’Olivier Grenouilleau. On peut se poser la question de l’accessibilité du livre pour ce type de lecteur. L’ouvrage, avec ses multiples illustrations, se veut à la fois très précis, rigoureux scientifiquement, mais aussi accessible.
La balance, objet si cher aux Egyptiens, est difficile à équilibrer : certains passages techniques pourraient repousser cette cible. Néanmoins, il semble compliqué de faire autrement car la vulgarisation ne peut être en permanence une simplification à l’outrance qui ferait alors basculer un livre vers l’erreur.
Ce livre demande une lecture attentive car il immerge réellement dans la société égyptienne. Il est tout sauf un catalogue de divinités à tête d’ibis ou de crocodile: c’est une description d’une manière de vivre, de penser et de réfléchir d’une société qui a disparu il y a plusieurs millénaires. C’est un tour de force que de tenter de le rendre accessible à tous Et Frédéric Sarvajean s’en sort très honorablement. La curiosité du plus grand nombre sera satisfaite.
Présentation de l’ouvrage et de l’auteur sur le site de l’éditeur
« Isis, Osiris, Anubis… Les divinités égyptiennes nous fascinent, au-delà de nos souvenirs d’école : le corps embaumé des momies, la terrible pesée du coeur avant de gagner l’au-delà, ou encore les pyramides, tombeaux de pierre des Pharaons.
Pourquoi les Égyptiens vénéraient-ils de si nombreux dieux ? Pourquoi nous paraissent-ils si étranges ? Pouvons-nous comprendre le sens de leur religion ? À ces questions, et à bien d’autres, ce livre vous permettra de répondre.
Qui ne connaît pas son passé n’a pas d’avenir. La Bibliothèque à remonter le temps, collection unique en son genre, s’adresse à tous. Elle allie goût du savoir et plaisir de la lecture en vous invitant à voyager en compagnie des meilleurs historiens. Que vous soyez adolescent, adulte, professeur ou tout simplement citoyen, découvrez l’Histoire comme vous ne l’avez jamais vue.
