L’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation urbaine) a été créée pour accélérer la mise en oeuvre du Programme National de Rénovation Urbaine. L’Agence est chargée de fédérer les différents acteurs et se charge de la gestion des fonds nécessaires aux opérations.
Les Entreprises Sociales pour l’Habitat (famille du mouvement HLM) gèrent un patrimoine de plus de 1,8 million de logements en métropole et dans les DOM. Ce patrimoine est très divers : constructions réalisées à l’initiative d’entreprises, constructions financées par le 1% logement des établissements financiers, par les Chambres de Commerce et d’Industrie, par des associations caritatives. Elles contribuent à relancer la production de logements locatifs ou en accession à la propriété. Depuis 2003, les règles de gouvernance des sociétés HLM ont été modifiées. Désormais, les collectivités locales et les élus des locataires participent aux décisions. C’est la clé de voûte du plan de rénovation. En effet, les habitants des quartiers en difficulté sont très attachés à leur lieu de vie. La démolition des bâtiments est souvent très mal vécue. Aussi, les opérations de rénovation urbaine sont décidées, conjointement, avec les acteurs institutionnels, les maires et les habitants eux-mêmes.
C’est d’ailleurs pour cela que le livre accorde une place très importante aux clichés réalisés par les habitants eux-mêmes. Leur manière de voir leur espace de vie fait tout l’intérêt de ce livre. Si leurs photographies sont moins esthétiques que celles des professionnels, elles sont de véritables témoignages de la mutation que sont en train de vivre ces espaces. Les habitants insistent sur les dégradations de l’habitat, pas encore rénové. Ils sont soucieux de présenter les effets de la rénovation, de la reconstruction. Ils donnent une place importante aux nouvelles réalisations. Leurs clichés sont très vivants. Une place importante est faite aux habitants : enfants, passants… Ils témoignent, avec enthousiasme, de leur nouveau lieu de vie.
Les opérations engagées consistent soit, en la démolition du patrimoine obsolète et la reconstruction de nouveaux logements en petits collectifs ou individuels, soit en la requalification du patrimoine conservé (dans ce cas, les architectes jouent sur la volumétrie pour casser l’image de « boîte à chaussures » des barres en créant des bow windows). La tendance générale est à la mise en place de clôtures, d’accès sécurisés (digicode).
Pour rompre avec l’enclavement, les quartiers doivent bénéficier d’une meilleure desserte en transports collectifs (tramways). Les espaces publics sont revalorisés : importance de la végétation, équipements culturels, des places publiques, des espaces piétonniers. Il s’agit de gommer les erreurs que l’on a faites dans les années 60 et 70 lors de la construction des grands ensembles.
Parmi les 12 quartiers présentés, un a particulièrement retenu mon attention. Il s’agit de la rénovation urbaine de Surville. Cet espace fait partie de ce que l’on a appelé les « 3 M » (Melun, Meaux, Montereau). Les problèmes rencontrés par ce quartier sont à l’origine de la mise en place d’un ministère de la ville. Surville est la caricature des grands ensembles. Ce quartier, construit sur le plateau, à 3 km de la ville – centre, surplombe Montereau et marque la ligne d’horizon à plusieurs kilomètres. L’idée, qui a prévalu lors de la conception de ce quartier, était qu’il serait bon d’installer un grand ensemble et une zone économique au milieu des champs. La zone économique n’a jamais vu le jour. Surville est l’exemple même de la mise en application des grandes règles de l’architecture fonctionnaliste de la Charte d’Athènes. Dans les années 70, ceux qui peuvent, partent pour aller s’installer dans le centre-ville ou dans des lotissements pavillonnaires. Surville devient un espace de relégation. On met en place une opération Habitat et Vie Sociale dès 1979 ! Le plan en cours prévoit la démolition / reconstruction de l’ensemble du parc immobilier.
Les travaux engagés doivent amener les quartiers à une métamorphose complète et changer radicalement le cadre et les conditions de vie des habitants.
La diversification sociale des populations doit donner une meilleure image du quartier. Pour en arriver là, les travaux engagés doivent permettre de proposer un éventail de produits : location, accession à la propriété. La mixité sociale est visée. Toutefois, quand on analyse les chiffres donnés pour le Plan d’Aou (la ZUP de Marseille, avec vue sur la mer), on constate qu’elle est toute relative. Après rénovation, seulement 1% des locataires ont des revenus supérieurs au plafond HLM.
Cet ouvrage est un excellent instrument de travail pour les enseignants. Ceux-ci trouveront sans peine des exemples, plus ou moins éloignés de l’établissement et pourront construire une étude de cas sur ce quartier (Dynamiques urbaines et environnement urbain, seconde). On pourra travailler avec des élèves de 6ème sur l’évolution du paysage urbain (chapitre : les paysages urbains) en utilisant les photographies de Aulnay sous Bois prises avant et après les travaux. Les programmes abordant l’aménagement du territoire (première, quatrième) se prêtent aussi à l’étude de ces évolutions urbaines.
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