La bête du Gévaudan. La dévorante, la malbête, ou tout simplement le loup. Autant de noms qui évoquent cette histoire des années 1760 floutée par le mythe, entre Lozère, Haute-Loire et Cantal.

Le décor ?

La mélancolique et pauvre suite des monts trop souvent chenus des Cévennes. Les trop nombreuses victimes ? Le petit peuple. La bête ? Point d’interrogation. Dans ce premier volume, Poupard (dessin) et Runberg (scénario) nous embarquent dans une complexe traque, comme d’autres avant eux (La malbête, Bamboo, 2015). Au mitan des années 1760 (1764-7), Louis XV convoque les spécialistes d’alors, arquebusiers royaux et autres louvetiers normands afin de mettre un terme aux horreurs commises par une bête. Les battues se multiplient, les chasseurs ramènent des loups inoffensifs, tandis que bergères et valets de ferme continuent de se faire étriper, décapiter. Faisant des dizaines de morts. Une horreur sans fin ? Le second opus livrera ce secret.

Une affaire d’État

Dans ce premier tome, les deux auteurs proposent une vision assez commune du phénomène “bête du Gévaudan”. Notons toutefois la volonté de valoriser les proies. Le traitement graphique sans concession des cadavres l’illustre. Les dialogues, notamment ceux des paysans, tentent de retranscrire (parfois maladroitement ou anachroniquement) les réflexions des personnages touchés par le fléau.

Déterrer le passé

Mais les vrais héros sont les hommes de Paris, ces envoyés du roi, de Beauterne père et fils, qui ont pour mission de laver l’affront des premières battues stériles. Une affaire devenue d’État donc, d’autant plus que des rumeurs rappelant une antique histoire de vengeance refait surface, mêlant la noblesse locale… Le premier volume s’achève sur le retour dans le Gévaudan du fils de Beauterne et laisse présager, sans doute, une fin moins conventionnelle que prévue. L’énigme reste entière : vivement le tome 2 !
La BD est accompagnée d’un court dossier historique de cinq pages illustrées.

La présentation de l’éditeur