Fruit de la collaboration du scénariste Jean-Luc Cornette et du dessinateur et coloriste Matteo, ce one-shot sorti aux Éditions Futuropolis, raconte le deuxième voyage en Italie du peintre officiel de la cour espagnole, Diego Vélasquez.

Au moment où débute l’histoire, en juillet 1649, l’artiste bénéficie d’une renommée internationale grâce à son œuvre prolifique nourrie de nombreuses inspirations, flamande et italienne. Philippe IV le nomme surintendant des travaux royaux. A ce titre, le souverain l’envoie en Italie pour qu’il complète la collection de chefs-d’œuvre pour l’Alcazar royal de Madrid.

Arrivé à Rome, Vélasquez se lie avec le pape Innocent X dont il fait le portrait. Ce dernier, grâce à des lettres de recommandations, lui ouvre les portes des grandes collections italiennes. L’artiste rejoint un ami peintre Antonio Domenico qui lui propose de l’accueillir dans son atelier où il vit avec sa sœur Flaminia, une femme pétulante, enthousiaste et « revêche »… Ce modèle vient à lui au moment où il « pense que le temps est venu pour moi de perfectionner mon approche du corps humain ».

Le lecteur suit ainsi le processus créatif de ce fameux tableau de la Vénus à son miroir, d’une composition exceptionnelle, au double point de vue, déjà élaboré par Jan van Eyck dans le portrait des époux Arnolfini, le corps de Vénus de dos qui montre son visage à travers un miroir face au spectateur. (à noter que la première de couverture de l’album représente l’inverse !)

Avec quelques libertés, le scénariste imagine une idylle entre le peintre et son modèle. Les dessins colorés subliment les focus historiques dans les reconstitutions réalistes et très vivantes des rues romaines, des ateliers ou des palais. Une belle lecture artistique à la rencontre d’un peintre de premier ordre…