« Population & Avenir, revue indépendante alliant rigueur et pédagogie, vous présente une analyse originale des enjeux actuels. Vous y trouverez une source d’informations, de réflexions et d’argumentaires amplement illustrés par des cartes, des graphiques, des tableaux, des schémas… »
ÉDITORIAL par Gérard-François DUMONT
LES COMMUNES EN FRANCE : MOINS DE LIBERTÉ, DAVANTAGE D’INÉGALITÉS

Nombre de lois ont porté atteinte à la libre administration des communes. Ainsi depuis la fin des années 1990, l’Etat français n’a cessé d’assécher les libertés fiscales des collectivités locales. Par exemple, la suppression de la taxe d’habitation atténue le lien entre fiscalité et territoire. L’Etat est alors devenu en quelque sorte le premier contributeur aux recettes des communes. Les libertés communales ont également été réduites par différentes lois territoriales qui ont contraint les communes à transférer des compétences aux intercommunalité.

 

DOSSIER par Jean-Paul BARBICHE et Gérard-François DUMONT
LES MIGRATIONS INTERNATIONALE : UNE RÉALITÉ PLURIELLE

L’un des résultats des flux de travailleurs, ce sont de vastes diasporas. La diaspora chinoise s’appuie sur des communautés installées sur tous les continents depuis deux siècles. Les 40 millions de chinois à l’étranger se soutiennent notamment grâce à un système de tontine et d’encadrement social ancré dans la tradition familiale. Des mouvement d’émigration renforcent des communautés plus anciennes, et parfois en créent de nouvelles. La diaspora indienne, évaluée à 28 millions de personnes, est également issue de vagues migratoires, parfois anciennes.  Un autre pays d’Asie a connu une émigration significative au XIXème siècle : le Japon.

Ces diasporas se trouvent complétées depuis les années 1990 par l’arrivée d’immigrants originaires des mêmes pays en même temps que d’autres flux migratoires se déploient : émigration polonaise au Royaume-Uni (clé du Brexit ?), des latino-américains aux Etats-Unis aboutissant à une recomposition de la société américaine, l’émigration « originale » des Français,…

On peut au final remarquer le caractère pluriel et la géographie fragmentée des migrations internationales.

 

DOCUMENT PÉDAGOGIQUE (libre de droits)
LE TAUX D’ACCROISSEMENT MIGRATOIRE SELON LES PAYS DU MONDE

 

EXERCICE PÉDAGOGIQUE par Eric GACHET
PARCOURIR LES MÉTROPOLES DE LONDRES A BANGKOK

Cette proposition de séquence s’intègre dans le thème 1 « Habiter les métropoles » du programme de Géographie de 6ème. L’objectif est d’identifier les territoires urbains, afin de comprendre comment les sociétés humaines organisent leur espace pour exercer leurs activités.

Par l’utilisation d’une démarche inductive, il s’agit de conduire de la manière la plus concrète possible les élèves à comparer la vie des habitants d’une métropole d’un pays développé et d’un pays émergent ou en développement. Les élèves étudient d’abord la métropole de Londres puis la métropole de Bangkok, à l’aide de documents variés. La mise en perspective graphique et écrite permet de déceler les similitudes et les différences.

 

LE POINT SUR…par John F.MAY
L’ETHIOPIE : UN GÉANT DÉMOGRAPHIQUE A LA CROISÉE DES CHEMINS

L’Ethiopie a dépassé les 100 millions d’habitants depuis 2015 (projections de 160 millions en 2035 et de 205 millions en 2050), devenant ainsi le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique. Son dynamisme démocratique peut-elle constituer un atout ou un handicap pour le développement ?

L’économie de l’Ethiopie reste essentiellement agricole, basée sur l’élevage, la production de café et la culture du teff. De nombreux secteurs d’activité émergent toutefois : textile, télécommunications et transport aérien. Après une certaine libéralisation de son économie et une ouverture aux marchés mondiaux, l’Ethiopie représente l’un des succès économiques de l’Afrique subsaharienne. Mais une meilleure appréhension des phénomènes démographiques est nécessaire pour faire de la croissance démographique un avantage pour poursuivre une croissance économique, estimée actuellement à +10% par an.

L’Ethiopie est déjà fortement engagée dans le processus de transition démographique. La mortalité infantile, en particulier, a baissé de manière spectaculaire. Combinée à la baisse de la mortalité générale, la lente érosion de la fécondité et l’effet de la structure par âge très jeune, la population de l’Ethiopie augmente rapidement. Elle croît de 2,6% par an, soit un doublement théorique en 27 ans. L’ONU projette une population en Ethiopie de 160 millions en 2035 et de 205 millions en 2050. En 2019, les femmes éthiopiennes ont encore 4,4 enfants en moyenne. Seule une baisse plus rapide de la fécondité permettrait de faire fléchir plus intensément le taux élevé de croissance naturelle.

Mais ce n’est que dans les années 1990 que le gouvernement éthiopien a commencé à s’intéresser véritablement au défi posé par la croissance démographique rapide. Une politique de population globale, couvrant à la fois la santé, la planification familiale, l’éducation des femmes, l’égalité de genre et l’amélioration des infrastructures routières pour désenclaver les régions a été mis en place. La prévalence contraceptive a par exemple fortement augmenté. 38% des femmes mariées de 19 à 49 ans utilisent une méthode moderne de contraception.

Le premier dividende de la croissance démographique consiste en un surcroît de croissance économique. Mais pour profiter d’un second dividende démographique comme dans les pays asiatiques des années 1960 à 1990, il faudrait que l’Ethiopie investisse dans les politiques d’emploi et salariale (salaire minimum par exemple), des politiques sociales, d’éducation et de genre. Le pays se situe donc à la croisée des chemins. Les avancées doivent être poursuivies et renforcées  pour capter les dividendes de la croissance démographique et intégrer le groupe des économies de marché émergentes.

 

ANALYSE par Jean-Yves CHAPUIS
VILLES ET TERRITOIRES : LA GRANDE TRANSFORMATION

On peut aujourd’hui se poser la question de la dichotomie entre l’urbain et le rural. Les limites des territoires deviennent floues. Où s’arrête la ville ? Les contraintes spatiales des individus s’affaiblissent au fur et à mesure qu’augmentent leurs mobilités.

Ces changements essentiels des façons de vivre les territoires doivent transformer la manière d’agir des collectivités locales et de l’Etat. La loi apportant des injonctions ou des réponses uniformes serait pertinente dans une société homogène où les habitants et les territoires seraient des clones les uns des autres. Il faut donc laisser de la place à la différenciation et à l’expérimentation.

L’article s’articule autour de 3 exemples locaux : la relation intermodale entre Rennes et Saint-Malo, symbole de l’alliance des territoires / Bruyères, commune des Vosges, réinvente son histoire / le Périgord Vert à la recherche d’une valorisation d’une identité qui n’est pas que touristique. Pour chaque lieu, une question essentielle est celle des alliances entre les territoires dans une société de mobilité.