D’autres ouvrages de cette collection ont déjà été présentés sur notre site. Rappelons qu’il s’agit de bandes dessinées sur les « grandes heures et figures majeures de l’histoire » comme le précise la quatrième de couverture. Ces ouvrages sont destinés au cycle 3 de primaire et de façon générale sont conseillés à partir de 8 ans.

Ce volume se compose de trois quarts de bande dessinée et d’un quart de documentaire et choisit donc de s’intéresser à la Révolution française dans une périodicité qu’on pourra discuter puisque centrée sur la période 1789 à 1795. Du coup, on a beaucoup d’évènements sur un laps de temps très court.

Tous les incontournables d’une période chargée d’évènements

La bande dessinée évoque tous les grands évènements attendus de la Révolution française. Le livre souligne utilement que Louis XVI a d’abord eu une très bonne image dans l’opinion publique. De 1789 à 1795, la bande dessinée évoque donc entre autres le serment du jeu de paume, la fête de la Fédération, la constitution civile du clergé et ses suites, la mise en place de la République ou encore la Terreur. L’ouvrage propose un chiffre de 40 000 guillotinés sur 500 000 arrestations pour cette période.

Utiliser la bande dessinée

Comme pour les autres volumes, on peut choisir de s’arrêter sur quelques vignettes au service de nos enseignements. Certaines d’ailleurs ont vocation à être très descriptives comme celle qui présente un sans culotte page 25 ou page 16 une image commentée de la prise de Bastille. La page 11 pourra servir à travailler l’idée de multicausalité pour la Révolution française tout comme la suivante pourra servir à expliquer le mécanisme des Etats Généraux. La page 20 offre une vignette où plusieurs personnages se répondent, ce qui est l’occasion de préciser ce qu’est une Constitution. A la page 32, il y a une sorte d’organigramme sur la Terreur qui pourra servir à préciser les choses.

Une bande dessinée avec beaucoup de texte

On note la même tendance que dans les ouvrages déjà précédemment critiqués à savoir une tendance à donner beaucoup d’informations ce qui conduit à des vignettes parfois très chargées et sur lesquelles il serait nécessaire de s’arrêter longuement. Il faudra préciser aussi aux enfants lecteurs la coquille de la première page qui fait mourir Louis XV en 1744. On pourra aussi déplorer certaines vignettes parfois très, voire trop, didactiques comme celle qui ouvre le livre et qui fait parler deux personnages de façon un peu sentencieuse : « Nous sommes des gens des faubourgs de Paris. Avec des milliers d’autres, nous avons battu le pavé pour faire entendre notre colère contre l’injustice, les privilèges et les abus des plus riches ». On pourra aussi déplorer le peu de lisibilité d’une vignette page 37 qui fait référence à l’attaque sanglante de la malle-poste en avril 1796 sans rien dire de plus.

Des informations utiles

Parmi les nombreuses vignettes, on notera des passages très utiles en terme d’information comme la page 6 qui restitue des aspects de la vie quotidienne au XVIII ème siècle. On apprend ainsi le nombre de jours pour aller de Paris à Bordeaux, l’importance des canaux ou le rôle des salons. Un peu plus loin est évoqué le problème des mesures différentes qui existent alors en France. Le contexte général est aussi rendu avec la guerre d’indépendance américaine, les philosophes ou les voyages d’exploration. On notera aussi un certain nombre d’informations sur la quotidien à l’époque de la Terreur avec le tutoiement obligatoire ou le changement de noms pour les villes.

La partie documentaire pour faire le point

On trouvera ici une série de dates correspondant aux grands événements de la Révolution française, mais aussi des portraits rapides des principaux acteurs. Ensuite, il y a plusieurs doubles pages thématiques portant sur « l’héritage de la Révolution », « la Révolution en construction » et « aux armes citoyens » et enfin « la famille royale à Paris ». Cette partie alterne documents d’époque et dessins. Un jeu des sept erreurs et une liste de lieux et musées consacrés à la Révolution terminent l’ouvrage.

Ce récit très linéaire permet d’aborder les grands épisodes de la Révolution française, même s’il sera sans doute nécessaire de relire certains passages pour digérer toutes les informations. Il se termine par une vignette qui évoque 1799.

© Jean-Pierre Costille pour les Clionautes.