Plusieurs autres volumes de cette collection ont déjà été chroniqués sur notre site. Rappelons qu’il s’agit de bandes dessinées sur les « grandes heures et figures majeures de l’histoire » comme le précise la quatrième de couverture. Ces ouvrages, destinés au cycle 3 de primaire, sont conseillés de façon générale à partir de 8 ans. Ce volume aborde un thème qui intéresse grandement les enfants, à savoir la situation de la France durant la Seconde Guerre mondiale.

Une collection clairement identifiable

Ce volume déroule les grands événements et se compose, comme à l’habitude, de trois quarts de bande dessinée et d’un quart de documentaire. Il y a quelques notes de bas de page pour définir les mots les plus compliqués. Les enfants soulignent que l’ouvrage est facile et agréable à lire, sans doute encore plus quand celui-ci ou celle-ci est déjà familier de la collection.

Avant-guerre

L’ouvrage commence par une référence à 1918, façon de lier les deux conflits et les toutes premières pages donnent le contexte en évoquant plusieurs évènements des années 30. On trouve abordées la crise de 1929, l’accession au pouvoir d’Hitler et la référence au diktat de Versailles ou encore la guerre civile espagnole. En ne se limitant pas au strict récit de la Seconde Guerre mondiale, la bande dessinée fait œuvre utile.

Des vies qui basculent

L’ouvrage propose plusieurs vignettes pour se rendre compte de la situation de l’époque. Il faut savoir ainsi que 5 millions d’hommes âgés de 20 à 40 ans sont mobilisés en France. De même, au moment de l’avancée allemande, c’est plus de 8 millions de Français qui sont sur la route de l’Exode. On voit combien la guerre transforme la vie quotidienne à travers une suite de vignettes page 9 : la bande dessinée montre l’aménagement des abris, la vie dans les écoles ou encore la protection des monuments. Un peu plus loin, à la page 16, le livre traite toujours du quotidien, mais après la défaite. Cela se traduit par le rationnement et son corollaire, le marché noir ou par la multiplication des contrôles.

Pour le cours

Comme pour les autres volumes, on peut choisir de s’arrêter sur quelques vignettes au service de nos enseignements. En plus de celles précédemment signalées, il y a page 11 les déclarations de Pétain et l’appel du général De Gaulle pour lutter et résister. Le texte précise bien que l’appel est entendu par peu de Français, mais que des journaux servent alors de relais. On retrouve un peu plus loin Pétain avec le slogan du régime de Vichy et d’autres moments célèbres comme l’entrevue de Montoire. A chaque fois la date est précisée. Les auteurs glissent des images célèbres comme celle de cette affiche « Populations abandonnées » qui montre un soldat allemand pour tenter d’emporter l’adhésion des Français indécis.

La situation des Juifs

La bande dessinée consacre évidemment plusieurs pages à la situation des Juifs avec quelques exemples de mesures prises contre eux et notamment, en juin 1942, l’instauration du port de l’étoile jaune. Les auteurs abordent aussi la rafle du Vel d’hiv en précisant bien qu’elle fut réalisée grâce à l’aide de la police française.

La résistance

Isabelle Bournier et Bruno Heitz donnent aussi à voir et à comprendre ce que fut la Résistance. On voit les petits gestes et pourtant décisifs comme le fait d’ouvrir ou non sa porte. Les pages 26 et 27 notamment montrent les différentes facettes avec les affichages, la campagne des V ou l’organisation d’actions de sabotage.

La Seconde Guerre est mondiale

A partir de la page 22, on replonge dans le contexte mondial avec l’évocation des grands événements comme Pearl Harbor, le débarquement en Afrique du Nord en 1942 ou la bataille de Stalingrad en 1943. On trouve également quelques vignettes sur le Débarquement du 6 juin 1944.

Les lendemains de guerre

La dernière partie de la bande dessinée permet d’aborder les retrouvailles entre les prisonniers de guerre et leur famille, l’épuration ou, de façon plus internationale, le procès de Nuremberg et l’ONU.

Une bande dessinée avec beaucoup de texte

On note la même tendance que dans les ouvrages déjà précédemment chroniqués à savoir une tendance à donner beaucoup d’informations ce qui conduit à des vignettes parfois très chargées et sur lesquelles il est parfois nécessaire de s’arrêter longuement.

La partie documentaire

On trouve dans cette partie quatorze dates repères entre 1939 et 1945 et six portraits, à savoir Pétain, Moulin, Churchill, De Gaulle, Leclerc et Hitler. Parmi les autres compléments, on peut signaler une double page intitulée « La guerre au quotidien », une autre «  Des français résistent », une intitulée « Déportation et génocide » et une sur « 65 millions de morts ». Il y a enfin une image façon « jeu des sept erreurs », une liste de lieux en rapport avec la Seconde Guerre mondiale comme des lieux de mémoire, des musées ainsi que quelques sites internet comme « Le grenier de Sarah ».

Ce volume offre donc une première approche très complète sur la Seconde Guerre mondiale, alternant les grands événements et les notations sur la vie quotidienne.

© Jean-Pierre Costille, avec l’aide de Nina.