Il fait noir. Vraiment ? Non, il ne fait jamais noir. Au coucher du soleil, tout un monde de petites lumières apparaît à celui, à celle qui sait observer le monde.
Cet ouvrage explique, au lecteur à partir de 6 ans, de manière scientifique mais très abordable, les trésors bio- fluorescents et bioluminescents de la nature.
Des insectes, des plantes, des poissons, des minéraux, des champignons, des plumes, les yeux des animaux… Dans les mers et océans, les forêts, les grottes, dans le ciel et dans le sol. Il existe une multitude de sources lumineuses. Sur chaque double page, un monde différent nous est présenté. 20 thèmes sont ainsi abordés.
Sous forme de paragraphes, de nombreuses explications sont données sur l’origine de la lumière bioluminescente ou bio-fluorescente. Quelle différence ? La bioluminescence est produite par certains animaux grâce à des réactions chimiques. Elle leur permet de communiquer, de trouver de la nourriture, d’avertir d’un danger ou de se camoufler. 70 % des espèces marines ont cette capacité. Les champignons, certaines larves, des insectes, des arachnides, du plancton sont également bioluminescents.
La bio-fluorescence provient de l’absorption des rayons ultraviolets et qui sont restitués sous forme de lumière jaune, verte, bleue, rouge ou orange. L’humain a besoin de lampes spécifiques pour les observer. Elle permet également de communiquer, de mettre en valeur un individu pour la reproduction. Les minéraux, certains papillons et caméléons, les plumes de la petite mésange bleue, de nombreux animaux marins et même une espèce de grenouille sont bio-fluorescents !
L’inventaire de ces sources lumineuses ne s’arrête pas au monde végétal et animal. Ce documentaire présente également les lumières du ciel (étoiles, satellites, planètes, étoiles filantes, les aurores polaires…), les feux follets, la foudre en boule… mais aussi celles artificielles produites par l’homme ( feux d’artifice, Las Vegas, zone la plus lumineuse depuis l’espace, la ville, dans la maison…) …
La dernière double page s’interroge sur le futur et l’utilisation des propriétés de la luminescence : intégration d’ADN de méduse dans celui du vers à soie pour créer des fils de soie brillant à la lumière UV, créer des arbres luisants pour l’éclairage public ? crème glacée fluorescente à 160 euros la boule ?
L’auteur nous interpelle sur l’importance de protéger la nature, celle que nous connaissons mais aussi celle encore à découvrir ; mais aussi à réfléchir sur l’utilité des expériences menées et sur les dangers potentiels de la création de nouvelles espèces sur les actuelles…
On apprend beaucoup de choses à la lecture de ce documentaire : le mycélium ( les filaments des champignons) de l’armillaire colonise de vieilles souches d’arbres et les rend lumineuses et en Scandinavie ce bois est surnommé bois de troll et était utilisé autrefois comme source de lumière à l’intérieur des maisons…
Le ver petit train a sa larve ornée de deux lignes de points lumineux qui le font ressembler à un train de nuit avec ses fenêtres éclairées…
L’escargot de mer Hinea brasiliana est capable d’illuminer sa coquille…
La mer de lait est une énorme quantité de bactéries luminescentes à la surface de l’eau, elle peut atteindre 250 km de long…
Certains nuages scintillent de couleur bleutée, ils sont constitués de minuscules cristaux de glace formés autour de grains de poussière volcanique…
La méduse alarme émet des flashs comme un gyrophare pour appeler les prédateurs de ses prédateurs !! Et tant d’autres encore…
Le livre se termine sur une définition de la bioluminescence et la bio –fluorescence. L’origine de certaines illustrations sont expliquées ainsi que la liberté prise par l’auteur sur certaines d’entre-elles étant donné le peu de documentation en images sur le monde de la lumière.
Les illustrations sont superbes et mettent en valeur tous les éléments décrits. Lena Sjöberg est illustratrice, pour elle, le livre est « comme une œuvre artistique globale, où texte et images sont d’égale importance ». Pari réussi avec ce livre qui nous emmène à la découverte d’un monde fascinant, tout proche de nous et pourtant si peu connu. Cela peut permettre aussi pour les lecteurs de dédramatiser le monde de la nuit, cette obscurité qui peut angoisser les plus jeunes.
A offrir aux curieux/ curieuses, aux scientifiques en herbe. En classe dès la fin du cycle 2 puis en cycle 3, en lecture plaisir, pour le quart d’heure de lecture… En réseau sur les phénomènes naturels, les sciences, le noir, la nuit, les peurs…