Ce livre pour enfants (dès 9 ans) raconte l’histoire vraie d’une jument rebelle qui fut au coeur des batailles napoléoniennes.
Son auteur, Anne Pouget, a choisi de raconter cette histoire en mettant en scène un enfant de 10 ans, Louis, petit orphelin des rues de Paris au destin incroyable.

Un jour de marché où se déroule une vente de chevaux, il rencontre le lieutenant Marbot qui cherche désespérément un cheval pour rejoindre la Grande Armée de Napoléon. Déçu par les montures proposées qui sont amaigries, il apprend par le petit garçon qu’il peut obtenir pour une faible somme une jument nommée Lisette. Evidemment, cette modique somme n’est pas surprenante car personne n’en veut. Elle mord les gens et il sera très difficile de la dompter.
Il se laisse cependant convaincre de l’acheter, faute d’avoir autre chose, mais surtout car le petit garçon s’engage à la dompter et à s’en occuper. Ce qu’il fait au fil de quelques semaines, sous les yeux ébahis de tout le monde.

Alors qu’elle est prête à partir avec le lieutenant sur le champ de bataille, Louis le supplie pour être emmené aussi. Mais le champ de bataille n’est pas une place pour un enfant. Bien que Louis ait de nombreux arguments dont celui d’être le seul à savoir manier Lisette, impossible de faire changer d’avis le lieutenant. L’enfant ne se laisse pas abattre et décide de se cacher ; il ne sera découvert qu’une fois arrivée sur place, c’est-à-dire presque une semaine depuis le départ.

Le lieutenant ne peut plus le renvoyer et accepte qu’il s’occupe de Lisette.

Le jour de la bataille d’Eylau, le 8 février 1807, qui est finalement le tournant du livre, le lieutenant et Lisette sont portés disparus. Louis retourne sur le champ de bataille et décrit l’effroi des corps ensanglantés et dépouillés pour récupérer les vêtements et notamment les manteaux.

Ce n’est que quelques jours plus tard que le lieutenant est retrouvé vivant, presque mort, alors qu’un soldat tentait de récupérer son manteau. Lisette est également retrouvée avec des plaies, mais grâce au froid, elles ont séché et n’ont pas pu se transformer en hémorragie.
Tous deux retrouvent Louis qui va s’occuper d’eux les semaines suivantes. Le lieutenant reconnaît que Lisette lui a sauvé la vie, cette jument qui n’a peur de rien et qui est tellement sauvage qu’elle fonce dans le tas et se montre d’une rapidité exceptionnelle.
Une fois rétablis, ils sont retournés sur le champ de bataille.

 

La fin de l’histoire se termine alors bien pour le petit garçon qui est renvoyé avec Lisette dans une famille proche du lieutenant pour lui assurer, à ses frais, un avenir radieux. Il devint vétérinaire. Lors de l’épilogue, on apprend que 10 années se sont écoulées sans qu’ils ne se soient revus. Le lieutenant Marbot, devenu colonel, apprend que Lisette a fini ses jours paisiblement à tirer la carriole des enfants, à promener Madame de Launay (épouse du régisseur général chez qui vivait Louis)…

A la fin du livre, une partie intéressante dévoile ce qui est vrai et ce qui a été inventé dans le roman. Marcellin Marbot a bel et bien existé et a écrit ses mémoires dans lesquels il raconte l’histoire de Lisette et dont l’auteur a tiré des extraits. Louis est un personnage fictif. Cependant, le palefrenier qui a eu l’idée d’amadouer Lisette s’appelait François Woirland et n’a pas accompagné le lieutenant sur le champ de bataille.

Enfin, l’auteur revient sur la contribution du cheval lors des guerres napoléoniennes : il est utilisé au combat, pour les patrouilles de reconnaissance mais aussi pour tirer les charges lourdes comme les canons ou les chariots de munitions (il faut 6 à 8 chevaux, parfois 12 par canon). Chaque officier possède entre 3 et 15 chevaux car si l’un d’eux tombe durant la bataille, l’officier doit pouvoir immédiatement remonter en selle. A titre d’exemple, le maréchal Ney en a perdu 5 pour la bataille de Waterloo.
A la fin des guerres, on estime à 500 000 le nombre de chevaux tués.
Napoléon en a possédé 130 et leur donnait des noms selon leur humeur ou des batailles victorieuses. Son plus célèbre cheval, Vizir, est visible au musée de l’Armée des Invalides à Paris.

Vizir, Paris, musée de l’Armée.