Fondée en 1932, la revue Urbanisme a lancé au printemps 2013 une nouvelle formule. En 2022, son nouveau rédacteur en chef, Julien MEYRIGNAC, a souhaité encore modifier la maquette afin que la revue élargisse son lectorat, notamment vers les décideurs, et son audience. Toujours destinées « à ceux qui réfléchissent, conçoivent, financent et réalisent la ville », les principaux changements concernent la forme avec notamment une plus grande place donnée à la photographie et une mise en page plus aérée. L’actualité culturelle est toujours  traitée conformément à la promesse originelle du journal en lien avec les territoires, les villes et les sociétés.

Le LOGEMENT est le sujet de ce numéro de mars-avril 2022. Dans son édito, Julien MEYRIGNAC montre qu’il est « une problématique première dans l’évolution nécessaire de nos sociétés, la pierre angulaire des réponses aux défis environnementaux. Il mérite à ce titre d’être bien plus ouvert à l’expérimentation et à l’innovation. » Au-delà, Christophe PEREZ rappelle que l’ « habitabilité » des territoires repose sur la transformation de la politique du logement en une politique plus globale du cadre de vie et de l’habitat.  Pour lui, la fabrication de la ville inclusive n’est plus une option. « Le logement s’impose comme le facteur décisif de l’urbanité à l’intérieur des villes et des territoires, au cœur de la réconciliation de l’organisation de l’espace et des harmonies humaines ». Jean-Baptiste MARIE illustre cette volonté avec plusieurs exemples de projets lauréats à l’appel à manifestation d’intérêt « engagés pour la qualité du logement de demain » : habitat modulable à Bordeaux, reconversion du Centre National d’Information Routière à Rosny-sous-Bois ou projet de logements étudiant de la nouvelle tour des Poissonniers à Paris… Dans un contexte de transition énergétique, l’installation d’un réseau de chaleur vertueux à Issoire, racontée par Valérie MONTANIER, est un modèle d’écologie novatrice, incitative et non coercitive d’après le maire Bertrand BARRAUD. L’échelle régionale semble toutefois la plus pertinente pour arbitrer les grands enjeux d’équilibre entre protection et développement des territoires. Pour Julien MEYRIGNAC, c’est à cette échelle que devrait être qualifiée et quantifiée la demande économique et sociale en logement, et définis les espaces inter-communaux ou communaux où elle doit être satisfaite, dans le respect de la protection de l’environnement et des ressources, à l’appui des politiques de mobilité et des niveaux de service des équipements publics ». Le rôle des élus locaux, éclairés dans leurs choix politiques dans leurs territoires, semble de plus en plus prégnant pour répondre aux questions : pourquoi construire ? où construire ? comment mieux construire ? Ils apparaissent alors comme les garants à la fois des solidarités territoriales et de la sobriété foncière et les mieux placés pour dépenser intelligemment les 37,6 milliards destinés aux politiques du logement. Pour Nicolas MER, le logement social est symptomatique. Le port-folio, tiré du livre de Renaud EPSTEIN « On est bien arrivés », propose un petit tour de France des grands ensembles des années 1960, symboles à l’époque de modernité et aujourd’hui modèle à réinventer. Le secteur HLM a déjà fortement muté depuis 2017 avec un retrait progressif mais fort de l’État, laissant le sujet des politiques de l’habitat aux territoires par le renforcement notamment des plans locaux de l’habitat (PLH).