Marcelle a décidé de changer de vie. Elle a pris la route et a attaché à sa voiture une maison roulante. Elle est accompagnée dans son périple par le vol des cigognes, oiseaux migrateurs, qui en ce début de janvier, montrent à Marcelle le chemin vers le Sud. Marcelle et les cigognes est un album sans texte, ou tout en images devrait-on plus justement dire. En effet, l’album porte en lui une double narration : le chemin de Marcelle et celui des cigognes. Marcelle, comme les cigognes, va donner la vie. L’enfant naît en juin, au moment où les cigognes oisillons sortent de leur coquille.
C’est en mars, au moment de la nidification des cigognes, que Marcelle a décidé de s’installer au milieu des montagnes, dans une plaine verdoyante où Marcelle a créé son potager. L’enfant grandit, passe Noël en famille. En août reviennent les cigognes. Marcelle et les cigognes fait sans doute partie de ces albums post-confinement, ceux qui se font plaidoyer pour un retour à la nature, loin des villes et des espaces fortement peuplés (c’est du moins l’idée que l’on peut avoir en observant la dernière image de l’album). Marcelle est en quête d’une liberté qui lui permet de se rapprocher du règne végétal et animal, dans un respect mutuel, une sorte d’écologie avant la lettre.
Myriam Raccah est une jeune réalisatrice de documentaires franco-italienne. Elle est diplômée en réalisation à l’INSAS et en « Narration spéculative » à l’Erg Saint-Luc de Bruxelles. Elle réalise aussi avec l’illustratrice Charline Collette des films d’animation documentaires. Charline Collette, à qui l’on doit les très beaux albums Au bois (Les Fourmis rouges, 2020), Chaîne des Puys (Kiblind, 2020) ou encore L’Âge de la forêt (La Joie de lire, 2021), est une jeune illustratrice qui a étudié la gravure à l’école Estienne, la BD à Angoulême, la sérigraphie aux Beaux-Arts de Paris, l’illustration aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle a terminé ses études en 2013 et a publié son premier livre en 2015, J’ai mal partout (Le Baron perché, 2015).