Habiter la Corée du Sud par une expérience de woofing

Les éditions Akinomé sont régulièrement à l’honneur de la Cliothèque. Après l’Asie centrale (Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizstan) et la Chine, cet éditeur spécialisé dans l’écologie et les voyages nous emmène dans les campagnes et villes sud-coréennes. 

L’objectif de la collection des « petits carnets », est d’emmener le lecteur dans un voyage à travers l’Asie. A mi-chemin entre le carnet de croquis pris sur le vif et le récit de voyage, ces petits livres dotés d’une élégante couverture permettent aux lecteurs d’appréhender la culture locale de façon concrète.

Le titre de ce carnet, dénommé « Matin calme », rappelle l’un des surnoms du pays. En dépit d’une erreur de traduction pointée par l’historien Pascal Dayez-Burgeon (ce serait plutôt « le pays du matin frais »), cette expression est fréquemment utilisée pour désigner la Corée du Sud.

Ce carnet a été conçu par Laura Dilé, graphiste et illustratrice, qui raconte dans ce carnet sa découverte de la mégapole de Séoul puis son expérience du woofing dans les campagnes. Né en 1971 en Angleterre, le World Wild Opportunities on Organic Farm (woofing) est un « réseau mondial qui met en contact des bénévoles et des fermes bio » (page 5). L’auteur et son ami passent ainsi deux ans à la découverte de la culture coréenne.

C’est en novembre 2014 que Laura Dilé arrive en Corée du Sud. Quelques nuits en couchsurfing avant d’entamer le woofing permettront d’apprendre les bases du hangeul et de s’habituer à une culture différente. Les premiers dessins à l’aquarelle ou au feutre Micron sont particulièrement expressifs. Pour apprendre la langue, sous la houlette de M. Kim dans l’église du quartier, Laura Dilé représente le vocabulaire appris par un dessin  : « être heureux », « ragoût de kimchi », « lire », « un acteur » etc. Un apprentissage qui rappelle l’excellent G’Palemo du guide du Routard.

De nombreuses scènes de rues peuvent être étudiées pour un cours de géographie. Citons les échoppes du quartier de Yeongdeungpo (page 25), le paysage séoulite depuis la montagne Bukhan (page 39) ou le dessin réalisé à l’encre de Chine d’un village près de Pocheon dans la province du Gyeonggi (page 85). Ces supports peuvent permettre d’étudier les paysages par plan, et de comprendre l’organisation spatiale d’un espace urbain ou rural sud-coréen.

Source : Extrait tiré du livre « Matin calme » publié chez Akinomé, Mai 2021, pages 52-53

Ce très beau recueil de croquis pris sur le vif témoigne de la vie des Coréens, aussi bien en ville qu’à la campagne. Grâce à une réalisation soignée, ce carnet plaira aux amateurs de scènes de rues asiatiques, à la fois grouillantes et dépaysantes. 

Lors de la parution du livre en mai 2021, une exposition organisée par la Géothèque (librairie nantaise dédiée au voyage et à la géographie) a mis à l’honneur les travaux de l’illustratrice Laura Dilé, dont plusieurs sont reproduits dans l’ouvrage.

Photographie de l’auteur. Avec l’aimable autorisation de l’auteur et de la Géothèque.

Pour aller plus loin :

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Antoine BARONNET @ Clionautes