Elisabeth Brami, psychologue clinicienne sait de quoi elle parle quand elle écrit. Les situations sont réelles et feront écho à bien des parents et des enfants.Chaque situation est présentée sur une double page. A gauche, « Moi j’ai le droit », à droite son écho « Mais je dois ». Moi, j’ai le droit de poser toutes les questions même les plus embarrassantes ou bizarres, aux adultes (mais je dois trouver le bon moment pour le faire et accepter que les adultes ne soient pas toujours capables d’y répondre) ; Moi , j’ai le droit d’avoir envie de posséder absolument tout ce dont je rêve ( mais je dois me contenter de ce que l’on me donne sans exiger davantage ni réclamer l’impossible) ; Moi, j’ai le droit d’être éduqué par mes parents et instruit par les professeurs sans gestes violents ni mots méchants (mais je dois faire des efforts de mon côté pour n’agresser ni insulter personne).
Différents thèmes sont abordés au fil des pages, gratitude, violence, respect, caprice, politesse, pudeur… Des thèmes que l’on n’aborde pas souvent dans les livres pour enfants, presque tabous et qui pourtant se passent dans la vie réelle et auxquels l’adulte n’a pas toujours réponse. Ce livre a le mérite d’en parler et avec humour ce qui ne gâche rien au contraire. Les réponses du « Mais je dois » sont pleines de sagesse, de simplicité. Moi j’ai le droit de ne pas toujours adorer mes parents, de préférer parfois l’un à l’autre mais je dois toujours les respecter même s’ils ne sont pas comme je le voudrais. Moi, j’ai le droit d’adorer crier des gros mots, les répéter et même en inventer mais je dois m’arranger pour ne pas forcer les adultes à les entendre s’ils ont des oreilles qui ne les supportent pas. Moi, j’ai le droit de connaître l’histoire de ma naissance et de mes origines mais je dois savoir patienter car les adultes ont parfois besoin de temps et de courage pour raconter la vérité, surtout quand elle est chargée en émotions.
L’humour est toujours présent avec à chaque fois un « scoop » qui complète la page du « Mais je dois ». Par exemple, sur le droit de poser toutes les questions « les parents ont l’air d’être sourds quand on parle de fabrication des bébés, divorce, morts, mais ils ont toujours l’oreille fine pour les gros mots ! ».
Les illustrations de Clémence Pénicaud sont également très drôles, illustrant parfaitement les « Moi, j’ai le droit » et « Mais je dois ». Dessins frais, en quelques aplats de couleur, en quelques traits, tout est dit.
En résumé, un excellent album, en famille pour parler de certaines situations, en classe pour amorcer un travail en EMC. Le tout pour former les citoyens de demain !