Ce nouveau volume de la collection La sagesse des mythes est consacré à deux hommes qui ont de nombreux points communs, Narcisse et Pygmalion. Au-delà du fait que leurs deux prénoms sont aujourd’hui passés à la postérité et ont intégré notre vocabulaire, ce sont deux hommes d’une grande beauté, courtisés, et en déconnexion avec le monde dans lequel ils vivent. Autour d’eux se définissent deux des notions les plus compliquées, les plus subjectives et les plus personnelles de l’existence humaine, la beauté et l’amour.
Cependant, leurs destins ne sont pas semblables. Le premier ne veut pas d’un monde qu’il ne trouve pas à sa hauteur et qu’il méprise. Il n’aime au final que lui-même, ce qui l’entraîne vers chute. Le second est à la recherche d’un amour pur et d’une beauté qui n’existent pas à ses yeux et qu’il va chercher à se façonner lui-même. Narcisse est méprisant pour son entourage proche, ses courtisanes et humaines et divines. Et a travers ce pêché d’orgueil, c’est évidement la punition divine, la malédiction et la mort qui l’attendent. Aucun mortel ne saurait jouer si longtemps avec les humeurs des Olympiens.
Au contraire, Pygmalion saura trouver les faveurs d’Aphrodite, lui qui refuse les amours faciles et y préfère la recherche d’un amour profond, sincère et véritable. Cette recherche passe par la création d’un être artificiel, Pygmalion ne trouvant rien qui trouve grâce à ses yeux. Et en s’attirant la protection d’une telle déesse, qui insuffle la vie à sa création, Galatée, Pygmalion se verra récompensé par une vie désormais paisible et heureuse.
Comme tous les volumes de cette collection, ce tome se termine par un dossier du philosophe Luc Ferry, évidement consacré aux notions de beauté et d’amour, replaçant le narcissisme dans la pensée philosophique jusqu’à nos jours.
Ce nouveau volume est clairement une réussite, tant au niveau du scénario que des couleurs. Cette collection est très solide de ce point de vue. Peut-être que le passage sur Pygmalion aurait mérité de voir apparaître de manière plus claire les Propédites et leur rejet du culte d’Aphrodite. Cela aurait encore densifié le personnage et la réflexion sur ce que les Grecs pouvaient accepter du comportement féminin et de la volonté de certaines d’afficher une réelle liberté de moeurs. Mais nous sommes ici dans le détail et cette collection est aussi une invitation à l’approfondissement des mythes antiques.
Présentation de la BD sur le site de l’éditeur
« Deux figures captivantes de la mythologie. L’inconcevable beauté de Narcisse est un enchantement pour les yeux mais un poison pour l’âme. Ses prétendants sont nombreux, mais Narcisse est aussi beau qu’il est exécrable. Son égo surdimensionné lui fait regarder le monde de haut et considère que personne n’est assez bien pour lui… Pas même la nymphe Écho dont il refuse les avances avec mépris. Un geste insolent qui va attirer sur lui la colère divine…
Pygmalion, lui, se passionne pour la beauté des figures qu’il sculpte chaque jour dans le bois et le marbre. Son attention se porte exclusivement sur son travail et, il finit par tomber éperdument amoureux de Galatée, une de ses œuvres. Alors que cette étrange passion est moquée par son entourage, Aphrodite, déesse de l’Amour, la considère avec douceur. Grâce à elle, la singulière inclination de Pygmalion sera pleinement contentée, car Aphrodite offrira le plus beau des cadeaux à Galatée…
Ce nouvel album de la collection « La Sagesse des Mythes » met en scène deux récits prenant l’amour et la beauté pour thématiques. Deux mythes passionnants aux angles distincts et aux multiples interprétations. »
Présentation de l’auteur sur le site de l’éditeur
Née à Paris en 1987, Clotilde Bruneau est, dès son plus jeune âge, passionnée d’art et de littérature. Après des études d’arts plastiques et de cinéma, elle commence en 2011 à travailler dans la bande dessinée sur la série Le Petit Prince et pour la collection « Ils ont fait l’histoire ». Elle se tourne ensuite vers la mythologie et scénarise les titres BD de « La Sagesse des Mythes » chez Glénat. Elle a également l’opportunité de réaliser des projets plus personnels comme les one-shots Céphéide, Mal Tournée ou Hippolyte. Elle travaille en parallèle dans l’audiovisuel et écrit pour plusieurs séries animées, dont Les Kassos avec le studio Bobbypills et la saison 2 de Lastman.
Présentation du dessinateur sur le site de l’éditeur
Diego Oddi, dessinateur italien, s’est décidé tardivement à se lancer dans la bande dessinée. Ses collaborations réussies avec Bug Comics et Editoriale Aurea l’encouragent à se consacrer pleinement à cette carrière. Il est dorénavant l’un des piliers de la collection « La Sagesse des Mythes » et a dessiné Œdipe, Orphée et Eurydice et Eros et Psyché.