Elizabeth Windsor ne devait pas être reine : c’est l’abdication de son oncle Edward VIII, en 1936, qui a propulsé son père sur le trône et a fait d’elle l’héritière de la couronne. Après 70 ans de règne elle est devenue LA reine. A l’occasion du jubilé de platine, marquant les 70 années de règne de la reine Elizabeth II sur le trône du Royaume-Uni, les auteurs ont décidé de marquer le coup en revenant sur sa vie de son enfance à nos jours.

Ce Docu-BD rend hommage à celle qui a traversé les événements du XXe siècle pour devenir une icône dans la sphère monarchiste au XXIe siècle. Elle a su préserver  l’influence de la famille royale et en faire un smart power. Nous pouvons facilement voir l’engouement des populations lors des déplacements des héritiers du trône, de la vente des produits dérivés vendus par milliers.

Contenu de la BD

Au début de cette BD il y a un arbre généalogique allant de Georges V, premier souverain de la dynastie des Windsor, aux enfants du Prince William et du Prince Harry. Un papier a été glissé à cette page pour signaler au lecteur une erreur dans l’arbre généalogique, mais laquelle ? Nous ne le savons pas et c’est bien dommage…

16 chapitres sont à parcourir pour tout savoir de la reine. A la fin de chaque chapitre, des explications complémentaires sont faites avec des photographies, des coupures de presse etc, apportant un témoignage plus précis et réaliste que les dessins de la BD.

Nous apprenons qu’elle grandit dans une famille unie, entourée d’affection. Elle reçoit une éducation stricte sans être austère, à son image espiègle et parfois grave. On la qualifie déjà de « majestueuse ». Elle apprécie son oncle et se fait à l’idée de ne pas être princesse mais son destin change lorsqu’il abdique. Elle s’installe alors avec sa famille au palais de Buckingham à Londres et suit une éducation particulière en vue de sa première place dans la succession au trône.

Vie privée

Sa rencontre et son mariage d’amour avec le Prince Phillip est son seul acte de rébellion, ses parents avaient prévu une toute autre union pour elle, tout comme son entourage membre de la famille royale ou non. Leur complémentarité font d’eux un duo qui se soutient au fil des décennies. Il fut d’ailleurs son premier soutien pour faire face à la mort de son père et à ses premiers pas en temps que reine, non sans difficultés.

Au fil des pages nous découvrons ses relations avec les différents Premiers ministres qui vont se succéder, à commencer par Winston Churchill qui fut également au service de son père. En remerciement pour son dévouement au pays, elle l’anoblit et lui offre des funérailles nationales à l’abbaye de Westminster.
On découvre le dur quotidien de ses enfants qui doivent prendre rdv pour voir leur mère, très occupée avec les affaires d’Etat.

Elle accepte d’être filmée avec sa famille pour un documentaire diffusé sur la BBC, l’objectif : se rapprocher de son peuple et changer l’image de la famille royale reclus dans son palais. Les années Thatcher permettent de découvrir brièvement les années 1980 et les difficultés du dernier fils de la reine à trouver sa place.

1992, « annus horribilis »

La reine doit faire face aux paparazzis qui étalent les déboires amoureux de ses enfants dans les journaux : divorce du prince Andrew, divorce de la princesse Anne, la séparation officielle de Charles et Diana, polémiques sur le train de vie de la famille royale et sur sa fortune personnelle… Cela impacte la société qui voit en eux un mauvais exemple. Un Anglais sur cinq pense que la famille royale est utile, un sur dix pense prône l’abolition de la monarchie…
Mais c’est surtout l’incendie du palais de Windsor, en Ecosse, qui donne un coup dur sur la reine ; édifice appartenant à sa famille depuis des générations dans lequel elle a une multitude de souvenirs heureux avec ses parents. Pour financer les travaux et éviter au contribuable de payer entièrement, elle paie des impôts et ouvre à la visite le palais de Buckingham ; cela permet de financer les 2/3.
Pourtant, ce fut l’année des 40 ans de règne, un anniversaire qui aurait dû être heureux.

La fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle

Les événements mondiaux et personnels continuent de toucher la reine : mort de son ex-belle-fille Lady Diana, attentats du 11/09/2001, mort de sa mère puis de sa soeur. Elle finit par céder face à son fils Charles, son remariage avec Camilla Shaun, plus connue sous le nom de son ex-mari Parker-Bowles.

Alors que sa mère était très conservatrice et peu au contact de la population, suite à sa mort, Elizabeth II prend exemple sur Diana pour aller à la rencontre de la population, discuter avec les enfants, etc. Son image change et devient celle d’une grand-mère des Anglais. Elle suscite de la sympathie qui est toujours visible lors de ses anniversaires, elle redore son image lors des événements mondiaux comme les Jeux Olympiques de 2012 où elle s’affiche au côté de Daniel Craig, célèbre James Bond ; laisse les artistes détourner ses portraits, etc.

Elle compte également sur son petit-fils, le Prince William et sa femme Kate Middleton, pour perpétuer l’héritage au sein du Commonwealth. Ce couple princier, glamour, suscite beaucoup d’intérêt et permet à la monarchie britannique de rayonner à travers le monde.

La famille royale devient ultra-connectée et en lien continue avec la population pour être proche, mais également pour contrôler son image et court-circuiter les paparazzis : chaque membre, ou presque, possède une page Facebook ou un compte Instagram.

Un règne de 70 ans, mais pas éternel…

Son très aimé mari est décédé en avril 2021,  elle perd ses proches âgés de plus en plus régulièrement, mais elle n’abdiquera pas. Elle a décidé d’honorer la promesse faite à ses sujets en 1947 : les servir toute sa vie durant.

Âgée aujourd’hui de 95 ans, elle ne peut pas remplir ses fonctions tous les jours mais reste active lorsque sa santé le permet. Tout est prêt et organisé pour le jour où elle nous quittera et cédera son trôneSur la cérémonie du couronnement : Images du pouvoir, pouvoir des images : le couronnement d’Elizabeth II, de l’événement télévisé à la série The Crown à son fils aîné, qui portera le nom de Charles III ; un deuil national de 10 jours sera mis en place ; la bourse et les commerces seront fermés le jour fatidique. Elle sera enterrée auprès de son époux dans son château tant aimé : Windsor.

 

Mémoire vivante d’une Angleterre passée et un pied dans le futur de l’Angleterre, la reine Elizabeth II a vécu une évolution fulgurante de la société britannique et mondiale. Malgré les crises, elle a su tenir sa promesse de toujours servir son peuple et elle compte l’honorer jusqu’à son dernier souffle.

 

Peut-être y aura-t-il une BD pour commémorer les 80 ans de règne de la reine Elizabeth II ? On ne peut que l’espérer pour elle.

Présentation sur le site de l’éditeur : ICI