Ce deuxième tome vient clôturer le diptyque de Jean-Yves Delitte consacré au dénommé La Buse, c’est-à-dire Olivier Levasseur, pirate peu connu du XVIIIe siècle. 

Né à Calais à la fin du XVIIe siècle, Levasseur devient corsaire du roi. En 1714, lorsque la guerre de Succession d’Espagne prend fin et qu’une période de paix semble s’installer, il décide de se tourner vers la piraterie. Depuis LibertaliaLibertalia aurait été une république pirate qui aurait été fondée au tournant du XVIIe siècle dans le nord de l’île de Madagascar. Son histoire est narrée dans deux chapitres du second volume de l’Histoire générale des pirates, publié à Londres en 1728 par un certain capitaine Charles Johnson, possible pseudonyme de Daniel Defoe., dans le nord de l’île de Madagascar, il sillonne l’océan Indien. Le tome précédent était consacré au fait d’armes qui l’a fait entrer dans l’histoire de la piraterie lorsque au mois au mois d’avril 1721, avec le capitaine John Taylor, il s’empare avec une facilité déconcertante, du Nossa Senhora do Cabo, un vaisseau portugais qui a dans ses cales une décennie de trésors accumulés par le vice-roi portugais des Indes orientales ! Ce butin, qui attirera encore bien des siècles plus tard les convoitisesLe grand-père de JMG Le Clézio l’a cherché sur l’île Rodrigues, île située au large de l’île Maurice. L’auteur raconte cette quête dans son livre Voyage à Rodrigues.

Ce nouvel opus décrit la chute de notre pirate La Buse. Les jalousies de son propre équipage à propos des richesses accumulées, la mésentente avec son associé John Taylor ainsi que les rancœurs liées à des abordages malheureux fragilisent son autorité. Après moult péripéties, La Buse se réfugie sur l’île de Madagascar où il espère couler une paisible retraite sous une nouvelle identité. À l’été 1730, il est finalement rattrapé par son passé et ses ennemis dont certains le traquent depuis des années. Les dernières pages de ce diptyque clôturent la scène d’introduction du premier tome lorsque, le 7 juillet 1730 sur l’île Bourbon, Olivier Levasseur est conduit à l’échafaud pour y être pendu et qu’il prononce cette phrase prolongeant le mystère autour de son butin « Mon trésor à qui saura le prendre ! ».

Jean-Yves Delitte, peintre Officiel de la Marine belge et membre titulaire de l’Académie des Arts & Sciences de la mer, est désormais bien connu des amateurs de bandes dessinées pour ses splendides reproductions de l’univers maritime et notamment des batailles navales. Ce deuxième tome ainsi que le précédent forment un diptyque très réussi. Le récit, en se basant sur la vie aventureuse et originale d’Olivier Levasseur, un pirate peu connu mais ô combien attachant, nous plonge dans l’âge d’or de la piraterie. Avec minutie, Jean-Yves Delitte nous propose de magnifiques illustrations des navires mais aussi des décors et des costumes du XVIIIe siècle. 

Pour les Clionautes, Armand BRUTHIAUX

 

D’autres bandes dessinées signées Jean-Yves Delitte et recensées dans la Cliothèque :

Les cinq îles

Les grandes batailles navales – No Ryang

Les cardinaux