Dans un pays non précisé, dans une grande ville au bord de la mer une famille vit dans la joie et la paix. L’illustration évoque le proche-orient mais le noir qui apparaît à la droite de l’image annonce la peur, le drame, la guerre, le chaos. Les illustrations de cet album sont réellement pleines de force et permettent aux jeunes lecteurs une approche sensible.
Un matin, un espoir celui d’un départ vers un pays de montagne car la jeune auteure est italienne et a fait ses études de graphisme en Suisse.
Le départ c’est l’espoir mais aussi l’inconnu et le déchirement de l’exil, tout abandonné derrière soi.
Le voyage est évoqué dans les teintes sombres de l’angoisse, de la fatigue, du dénuement progressif mais aussi par des taches colorées de l’espoir.
La frontière, ses gardes, ses passeurs occupent cinq double-pages, un moment marquant du périple des réfugiés. L’auteure s’inspire des récits qu’elle a entendus dans les camps du Sud de l’Italie.
Dernier obstacle plein de dangers la traversée de la mer, nouvelle peur, promiscuité et fantasmes avant la côte salvatrice et un train à travers l’Europe à la recherche d’un havre de paix où se reconstruire.
Un très long voyage comme les oiseaux migrateurs mais plus dangereux encore.
Un album bien adapté à son public, à partir de 5 ans, à partager, pour discuter entre petits et grands sur un sujet d’actualité.