Cette bande dessinée est le premier tome d’un premier cycle prévu en quatre volumes sur la légende arthurienne. Les mythes et légendes autour du roi Arthur et de Camelot sont extrêmement variés et sont une source quasi inépuisable d’inspiration pour les auteurs de roman, de film, de bandes dessinées… Ainsi, le cycle sur Merlin chez Soleil par Istin et Jarry ou l’adaptation BD de la série d’Alexandre Astier chez Casterman..

Dans cette bande dessinée, les auteurs se sont inspirés de succès plus récents, et il y a très clairement de nombreuses références, dès le départ à la série Game of Thrones ou à la trilogie du seigneur des anneaux de Peter Jackson…  A la fois dans la narration, le découpage des planches et l’imbrication des intrigues. Nous sommes très clairement dans la pure héroic-fantasy en bande dessinée, teintée, dans soupçon d’ésotérisme et de lutte des religions, le tout saupoudré par quelque bestiaire fantastique…

Cependant, cette BD a de multiples atouts et n’est surtout pas une pâle copie ou un énième ersatz du genre. Il faut bien avouer d’abord que ce premier tome est une véritable claque visuelle, et les deux dessinateurs s’en donnent à cœur joie, que ce soit pour les scènes de bataille, les représentations des corps et des décors… Le style visuel accompagne parfaitement le rythme de l’histoire, alternant entre phases de brutalité, de temporisation et d’énergie.

La BD est servie par un scénario fouillé, réfléchi, construit de manière précise et cela demande au lecteur une attention particulière. Pour celui qui connaît les mythes arthuriens, les auteurs ont choisi de manière malicieuse, d’utiliser des noms et des prénoms proches de ce que l’on peut retrouver dans les textes de Chrétien de Troyes, ou même dans la série Kaamelott, mais pas à l’identique pour donner une dimension à la fois plus originelle et plus celtique à leurs personnages, mais aussi plus fidèle à leur vision.

Une mention à part peut être faite sur le personnage de Merlin. On est loin ici de la figure de Chrétien de Troyes ou de la représentation comique d’Alexandre Astier. Les auteurs l’ont transformé en un animal politique, un calculateur bien plus proche d’un Machiavel que d’un guide, quasi paternel, pour Arthur.

 

Ce premier tome pose donc des bases prometteuses pour la suite. Les auteurs réussissent ce tour de force de nous plonger, à la fois, dans un univers connu, un cadre géographique et temporel connu, aussi de nous transporter ailleurs, dans un monde où le lecteur perd ses repères.

Présentation de la BD sur le site de l’éditeur