Ce petit ouvrage, qui a bénéficié du soutien de la collectivité clermontoise et du département de l’Oise, a vu le jour dans le cadre des 125 ans de la naissance de Pierre Viénot. Il trouve en grande partie sa raison d’être dans le constat que cet homme est aujourd’hui largement oublié dans la mémoire collective.
Et pourtant, le parcours de Pierre Viénot force le respect à plus d’un titre.
Il naît à Clermont le 5 août 1897 dans une famille bourgeoise. Élève brillant, il intègre le lycée Janson-de-Sailly. Il s’engage volontairement dans l’armée en 1915. Il est blessé à l’épaule en 1916 puis est très grièvement blessé au cou le 14 Juillet 1918 sur le front de l’Aisne.
En 1919, il entame des études de droit et entend passer le concours des Affaires étrangères. Il devient secrétaire particulier de Lyautey au Maroc entre 1920 et 1923.
Viénot fréquente, grâce à Lyautey, de nombreux intellectuels dans l’ancienne abbaye de Pontigny. Il se lie d’amitié avec Gide et croise Roger Martin du Gard.
Viénot entend assurer une paix durable entre la France et l’Allemagne. Il créé, avec l’industriel luxembourgeois Émile Mayrisch, le Comité franco-allemand d’information et de documentation. Il est nommé directeur du bureau berlinois, poste qu’il quitte suite à des désaccords en 1929.
Viénot revient en France et épouse Andrée Mayrisch. Le couple s’installe dans les Ardennes et Viénot se fait élire député de la circonscription de Rocroi en 1932. Réélu en 1936, il devient sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères du gouvernement de Léon Blum. Il négocie, dans ce cadre, les traités accordant l’indépendance de la Syrie et du Liban. Viénot s’oppose par la suite aux accords de Munich et exige la fermeté face à l’Allemagne nazie.
Mobilisé en 1940, il veut continuer le combat en Afrique du Nord mais il est arrêté au Maroc. Libéré mais surveillé, il fonde, en mars 1941, le CAS (comité d’action socialiste) et devient l’un des dirigeants de Libération Sud. En 1942, il est à nouveau arrêté. Il parvient à s’évader et rejoint le Général de Gaulle à Londres. Il devient ambassadeur de France. Il décède d’un malaise cardiaque en juillet 1944 et se voit octroyer la médaille de l’Ordre de la Libération le 23 octobre 1944 par le Général de Gaulle.
Homme de paix courageux et grand résistant, Pierre Viénot voit son parcours de vie clairement retracé dans cet opuscule qui s’adresse plutôt à un jeune public (le tutoiement de l’auteur comme de longues phrases de vulgarisation historique en témoignent) mais qui permettra au plus grand nombre de rencontrer une figure marquante du XXe siècle.
Grégoire Masson