Quand l’aide au développement ne développe pas durablement
Partant d’un cas emblématique et fort sympathique l’auteur pose la question de l’impréparation et de l’incompréhension de bien des projets menés par les petites ONG, d’une volonté louable d’aide avec des critères, une culture qui ne sont pas ceux des destinataires.
Quelques autres exemples entre décideurs de la capitale et population locale mettent en évidence une appréciation différente des priorités. Un chapitre qui pointe la nécessité de s’appuyer sur les initiatives locales de développement.
Science infuse ou empathie?
Les auteurs dénoncent les contrats d’aide assortis d’avantages économiques, de prêts qui appauvrissent les pays aidés au profit des pays donateurs. Ils s’appuient notamment sur les travaux du colloque de Garoua en 2009 sur la gestion concertée des ressources en zone soudanienne d’Afrique centrale pour émettre des réserves sur les approches participatives souvent mal mises en œuvre et concurrencées par la priorité donnée à la rationalité technique qui ont parfois conduit à une véritable désintégration des systèmes locaux de gestion des ressources naturelles. Ce chapitre propose quelques pistes pour déchiffrer la pensée africaine. Cependant est-elle uniforme?
Les auteurs plaident pour l’empathie et le temps de la connaissance mutuelle.
Où l’éternité se joue de l’instant.
Il s’agit ici d’une réflexion sur les différentes temporalités des projets de développement, des écosystèmes, des sociétés. Quand la zone sahélienne connaît un assèchement prolongé associé ou non au changement climatique et dans un contexte de croissance démographique c’est un véritable défi pour la population de la région, pour une population que la précarité invite à penser le temps présent jusqu’à la soudure. L’auteur tente d’analyser les blocages et propose des pistes de solution à l’aide de quelques exemples : construire en béton ou en terre? La question du bois énergie
Ce chapitre se situe entre coup de gueule contre les « experts » et demande de mobilisation générale en faveur du sahel sans pourtant négliger la complexité des problèmes?
Après le mirage, le miracle….
Entre pragmatisme africain et volonté occidentale d’asservir la nature, entre conscience de la finitude du monde et matérialisme conservateur, comment va se situer une jeunesse africaine nombreuse, en perte de repères culturels? Pourtant des exemples positifs existent et quelques-uns présentés ici comme le retour au rôle des chefferies traditionnelles au Nigéria, la production d’oignons au pays Dogon, la place des migrants comme acteurs du développement de leur pays d’origine où la solidarité produit quelques raisons d’espérer, pour une culture de la sobriété.
Pour émerger du marigot de l’aide
Voilà un plaidoyer pour une nouvelle manière de penser le développement en dehors d’un modèle occidental en s’appuyant sur l’empathie et le respect de la dignité des personnes, une immersion dans le pays et une méthode en 4 étapes : démontrer, former, produire, transformer/valoriser/commercialiser.
Utopie ou pragmatisme .. Et si l’Afrique détenait la clef de la crise actuelle?