Laurence De Cock, historienne et enseignante, propose une nouvelle collection pour faire découvrir l’histoire aux plus jeunes. En compagnie de Sara, Jules et d’Eole, le passeur de temps, le lecteur est invité à voyager à travers les époques. Le principe est de se déplacer dans le temps pour trouver la réponse à des questions. Ainsi, ce volume cherche à savoir « Pourquoi a-t-on inventé l’école ? ». Le livre comprend à la fin une discussion avec un historien pour prolonger le sujet. Pour mémoire, Laurence De Cock a précédemment publié « Sur l’enseignement de l’histoire : Débats, programmes et pratiques de la fin du XIXème siècle à nos jours ».
Les règles du jeu
Les règles du voyage dans le temps sont exposées à la fois dans la jaquette intérieure du livre et dès les premières pages. Il est interdit de modifier des éléments du passé, les voyageurs ne sont ni vus ni entendus des autres personnages et, s’ils le veulent, les voyageurs du temps peuvent se matérialiser dans l’époque où ils se sont transportés.
Jules n’aime pas l’école
Le livre commence alors que Jules peste contre les devoirs qu’il a à faire. Il ne veut plus aller à l’école. Il s’interroge donc pour savoir qui a décidé et quand il y avait obligation d’aller à l’école. Après avoir éliminé l’hypothèse Charlemagne, direction la fin du XIXème siècle avec Jules Ferry.
Dans une salle de classe
On retrouve nos héros dans une salle de classe et c’est l’occasion de parler des aspects de ce quotidien. Ils découvrent l’estrade, les affiches qui ornaient les murs qui témoignent de la préoccupation naissante pour l’hygiène, mais aussi le buvard, l’encrier ou encore la maxime du jour. Jules et Sara constatent aussi que le français est encore loin d’être maitrisé par tous.
Les leçons de l‘époque
Nos héros assistent à une leçon de géographie, entendent le terme de « Boches » pour parler des Allemands. Ils suivent également une leçon d’histoire sur les Gaulois qui les interroge sur son contenu.
Tout le monde ne va pas à l’école
Sara et Jules suivent ensuite deux garçons, Joseph et Pierre, qui marchent en direction de la maison d’Alain, absent depuis plusieurs jours de l’école. Ils décident alors d’apparaître pour pouvoir échanger avec ces écoliers de l’époque. Ces derniers sont un peu surpris car Sara est noire et ils n’ont pas vraiment l’habitude de côtoyer quelqu’un qui vient pour eux des colonies. Jules apprend qu’Alain voudrait bien venir à l’école mais il est réquisitionné par son père pour effectuer les travaux des champs.
Solidarité d’école
De retour à l’école, Joseph explique la raison de l’absence d’Alain et le projet est lancé de construire une batteuse qui pourrait remplacer Alain auprès de son père et ainsi le libérer pour aller à l’école. La situation évolue positivement avec le retour du jeune garçon, accompagné de ses parents, qui se sont rendus compte de la nécessité d’envoyer leur enfant à l’école. Jules et Sara peuvent alors revenir dans le présent l’esprit plus léger.
La partie documentaire
En quelques pages, Olivier Loubes, historien, revient sur la question initiale de l’obligation de l’école. Une autre double page précise les sources qui permettent d’en savoir plus sur une telle période.
Ce premier ouvrage de la collection est particulièrement convaincant. Il réussit à donner des informations sur le quotidien d’une école à la fin du XIXème siècle. Structuré autour d’une question, le livre, à sa façon, problématise l’histoire à hauteur d’enfant de façon convaincante.
Jean-Pierre Costille