Un recueil de photographies colorisées de 1839 à 1949

Pourquoi se limiter à des photographies en noir et blanc pour aborder et comprendre l’histoire des sociétés aux XIX-XXe siècles ? Les limites ne sont plus vraiment techniques. Wolfgang Wild et Jordan Lloyd sont les auteurs d’un livre singulier. En plus de 200 pages, le duo nous propose une centaine de photographies de 1839 à 1949. Restaurées puis colorisées, elles permettent de jeter un regard différent sur les principaux évènements de cette période.

Ce livre est à mi-chemin entre l’histoire et l’art, en présentant une centaine de photographies colorisées. Les plus anciennes photographies datent de la fin des années 1830. Par exemple, le premier autoportrait photographié, que l’on qualifierait désormais de selfie, représente Robert Cornelius à Philadelphie en 1839. Les plus récentes datent de la fin des années 1940 avec l’entrée du Chicago Theatre dans la North State Street avec une marquise lumineuse destinée à attirer les spectateurs en 1949.

Les photographies sont majoritairement états-uniennes : le portrait d’Abraham Lincoln en 1846, l’échouage du Princess May en Alaska en août 1910, un jeune mineur de Turkey Knob Mine en Virginie-Occidentale, des vendeurs de journaux à St-Louis en 1910, la liesse suite à l’annonce de la reddition de l’Allemagne (annoncée trop tôt) à Wall Street (7 novembre 1918), une standardiste amérindienne du Parc National de Glacier dans le Montana en 1925, la construction du Golden Gate en 1934, les bidonvilles de Central Park en 1933 ou encore la sculpture du front de George Washington sur le Mont Rushmore en 1932.

De façon générale, les photographies les plus récentes et prises aux Etats-Unis se trouvent dans la première partie de l’ouvrage. Les auteurs ont fait le choix de progressivement tendre vers des photographies plus anciennes (fin du XIXe siècle, décennie 1910) et extra-étatsuniennes (Grande-Bretagne, Japon, France, URSS).

Parmi les photographies prises en France, notons celles représentant un soldat britannique juste après la bataille de la Somme (1916), le décollage de l’aviateur Louis Blériot depuis Calais en 1909, la scène extérieure du Moulin Rouge à Paris en 1900 et l’accident de la gare Montparnasse de 1895.

Les enseignants pourront notamment utiliser le livre en s’attardant sur la célèbre photographie prise à Hambourg en 1936, représentant le refus d’August Landmesser d’effectuer un salut nazi au sein d’une foule. Des documents moins connus pourront également permettre de créer une séance comme l’enregistrement du rugissement du lion pour le générique de la MGM, prise à Hollywood en 1938, ou le redressement des pierres à Stonehenge vers 1920.

Source : Quand le passé reprend vie en couleurs, Glénat, 2020, pages 8-9

En conclusion, ce livre de photographies commentées s’avère précieux pour mieux comprendre l’histoire principalement états-unienne depuis les années 1830. La distance entre le lecteur et le sujet s’estompe un peu. Cette prouesse numérique de colorisation est un procédé relativement coûteux et très chronophage qui est amené à se démocratiser dans les années à venir.

Pour aller plus loin :

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Antoine BARONNET @ Clionautes