Avec Ray Ringo, Tome 1 – La Porte du Diable, le célèbre western de William Vance renaît sous la houlette de Corbeyran et Surzhenko. Action, émotion et souffle épique sont au rendez-vous dans cette reprise réussie, qui modernise le mythe sans le trahir. Un début de série prometteur aux excellentes éditions Le Lombard.
Le synopsis
Ray Ringo, convoyeur pour la Wells Fargo, se rend à New York pour donner sa démission, inquiet de la baisse des investissements de la compagnie dans la sécurité des diligences, face à la montée du chemin de fer. Il projette de se marier avec Lean, une collègue convoyeuse récemment blessée lors d’une attaque. Elle est en convalescence à Independence Rock.
Avant de quitter la Wells Fargo, son ancien patron Gus lui demande d’effectuer un dernier trajet : escorter Orion Clemens, secrétaire d’État du Nevada, et son frère caricaturiste. Le convoi doit justement passer par Independence Rock. Ringo accepte, espérant y retrouver Lean. Il est accompagné de Jerry, un jeune métis qui aspire à devenir conducteur.
En route, la diligence découvre un relais de poste attaqué et plusieurs morts. Un survivant, caché dans un puits, apprend à Ringo que Lean a été enlevée. Il se lance alors à sa recherche, sur une piste semée d’embûches, tandis que ses poursuivants s’avèrent être liés à la propre famille mormone de Lean, bien décidée à la récupérer.
Ray Ringo reprend la route
Le scénario, classique dans sa structure, est parfaitement maîtrisé par Corbeyran. On suit l’évolution de Ray Ringo, personnage autrefois solitaire, qui s’ouvre peu à peu à une nouvelle vie. L’intrigue se construit ainsi autour de sa relation amoureuse avec Lean, tout en gardant un rythme soutenu et une vraie tension dramatique. Le lecteur voyage entre les rues de New York, dans les premières pages, et les grands espaces américains par la suite, au gré d’un cocktail explosif mêlant brigands, convoyeurs, Indiens, Mormons, tueries sanglantes et sentiments amoureux. Tous les ingrédients d’un western efficace sont réunis, et ça fonctionne à merveille ! L’histoire s’achève sur un rebondissement impliquant Lean, ouvrant la voie à une suite prometteuse.
Côté dessin, Roman Surzhenko, déjà reconnu pour son travail sur La Jeunesse de Durango, revient au western avec assurance. Son style graphique évoque justement celui d’Yves Swolfs, un beau compliment pour les amateurs du genre. Les visages sont expressifs, les scènes dynamiques, et l’ensemble est porté par une colorisation chaude et lumineuse, digne des grands classiques du western. D’une grande élégance, la couverture offre un avant-goût subtil de ce qui attend le lecteur. Seul petit regret : il faut attendre la toute dernière planche pour découvrir un véritable plan large de paysage, ce qui laisse le lecteur un peu sur sa faim côté décors.
Mais cela n’entache en rien l’ensemble : cette reprise de Ray Ringo séduira sans aucun doute les nostalgiques comme les amateurs de western en bande dessinée. Vivement la suite !