Ave Cesar! Plus que du pain et des jeux, un collectif d’historiens, sous la direction de Catherine Wolff et Marie-Odile Laforge-Charles vous propose ici un condensé de connaissances indispensables pour préparer efficacement et réussir le concours de l’Agrégation externe en question d’Histoire antique.
L’objectif de cet ouvrage est de proposer un aperçu global de la question et de ses enjeux, ponctué par une mise au point des débats historiographiques qui agitent la communauté scientifique des historiens des plus utiles.
Certes, l’exhaustivité n’est pas l’objectif des auteurs mais l’ouvrage, se compose de 4 parties. Pratique, cet ouvrage vous invite à naviguer entre les informations utiles comme les arbres généalogiques, la chronologie comparée ou encore le lexique et les mises-au-point thématiques de la question. Les nombreux renvois aux autres parties et chapitres permettent de faire un lien entre les différents éléments développés. L’expérience personnelle de cet ouvrage, agréable au demeurant, m’a fait d’abord commencer par la partie « Outil », la dernière, afin de bien fixer et remettre en mémoire les mots importants de vocabulaire, les liens entre les différents personnages politiques et les familles impériales. On regrettera juste la complexité des arbres généalogiques et le fait qu’ils ne soient pas classés dans l’ordre chronologique (Flaviens avant Julio-Claudiens). Pour bien faire le lien entre les dynasties, il faut compléter les arbres avec une chronologie pour compléter les empereurs hors dynastie comme Galba, Partinax ou encore Didius Julianus qui n’apparaissent pas. La bibliographie, très fournie, en fin d’ouvrage permet d’avoir une idée des auteurs incontournables dont il faut connaître les thèses pour les réutiliser ensuite. L’introduction, lue dans un deuxième temps, pose les bases des enjeux de la question ainsi qu’une trame d’événements factuels essentiels à retenir.
Les deux autres parties : Repères et Thèmes, peuvent à mon avis être lues et travaillées dans l’ordre souhaité. Elles se complètent et se rejoignent dans les objectifs. La partie des repères, composée de trois chapitres présente les différences entre prodiges, présages et signes divins pour ensuite focaliser la réflexion sur les Auspices, personnages centraux et traits d’union entre la vie politique et les pratiques religieuses sous la République romaine et l’Empire. Enfin, l’exemple des fêtes compitalienne est développé pour montrer l’importance de ces fêtes de quartiers dans la société romaine. Les modifications dont elles furent l’objet sont décrites et analysées avec minutie pour montrer les liens étroits entre les pratiques religieuses et l’exercice du pouvoir par les autorités. Ainsi, le passage progressif de la République au Principat d’Auguste est ici analyser au travers du prisme des réformes des Compitalia.
Enfin la partie « Thème » développe en 5 chapitres, les thématiques essentielles de la question. Ces thématiques peuvent servir d’exemples précis à développer dans des dissertations comme la Religion des soldats dans les Provinces Rhénanes et Danubiennes ou encore la lente acceptation des cultes isiaques venus d’Egypte. Les sources ne sont pas oubliées, loin de là avec une très belle analyse, passionnante de la source incontournable du Feriale Duranum découvert dans le camp de Doura-Europos. Ce sont pourtant des documents qui ne revêtaient pas une importance capitale car ils ont été abandonnés lors de l’évacuation du camp mais ils permettent d’avoir une idée précise des la succession des fêtes et manifestations religieuses officielles en Orient et d’avoir un aperçu des pratiques religieuses soldatesques dans l’Empire. Le dernier chapitre de cette partie est essentiel à approfondir pour comprendre la complémentarité et les confrontations des pratiques religieuses dans l’Empire. Les religions du Livre, le Judaïsme et le Christianisme sont étudiées en détail pour permettre de cerner les relations entre les autorités romaines et les religions monothéistes. Même si les croyances sont respectées, incompréhensions et provocations mutuelles mènent à la stigmatisation, la mise à l’écart et la condamnation d’une partie des chrétiens.
En bref, cet ouvrage est un excellent outil pour aborder et préparer la question antique sous les meilleurs auspices. Belle lecture à vous!