Le Grand Prix de l’urbanisme est décerné chaque année sous le haut patronage du ministre en charge de l’urbanisme et est attribué par un jury présidé par le directeur général en charge de l’urbanisme. Le jury est composé d’une quinzaine de représentants des acteurs concernés : élus, professionnels, aménageurs, chercheurs et personnalités qualifiées. Le lauréat de l’année précédente est membre de droit.

            La sélection du Grand Prix de l’urbanisme 2020 montre combien l’urbanisme est devenu le lieu de toutes les expressions. Un lieu où le renouveau est à l’œuvre pour relever les défis économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires de notre époque. Jacqueline Osty, lauréate 2020, Grand Prix du paysage, pratique un art urbain source d’émerveillement pour les usagers. L’ouvrage présenté ici est la publication du dossier qui a conduit à sa nomination. Il a été dirigé par Ariella Masboungi, professeure associée à l’Institut français d’urbanisme (IFU) et président de l’École d’architecture de la ville et des territoires à Marne-la-Vallée, et Antoine Petitjean, architecte-urbaniste, enseignant à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles-Marseille.

            Jacqueline Osty est née à Casablanca en 1954. Formée à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles dont elle sort diplômée en 1982. Elle fonde sa propre agence de paysagisme en 1985, AJOA (Atelier Jacqueline Osty & Associés). Jacqueline Osty a dirigé un certain nombre de réhabilitation de friches et d’aménagement d’espaces publics naturels. Elle a enseigné durant une quinzaine d’années à l’École nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois.

            Elle a remporté le concours pour l’aménagement du Parc saint-Pierre à Amiens en 1990, conçu selon les normes du développement durable. Ce parc a été imaginé comme une nouvelle centralité de la ville. Dans son travail, elle conçoit le quartier à aménager comme un morceau de ville, avec son histoire, sa géographie. Son concept de « ville-bocage » illustre le fait que pour elle la nature et la ville ne doivent pas être isolées l’une de l’autre. La première doit se glisser dans la seconde.

            L’Atelier de Jacquelin Osty a travaillé sur plusieurs grands projets : les boulevards de Chartres Cœur de Ville, la ZAC et le parc de Clichy-Batignolles, l’espace paysager du zoo de Vincennes et l’écoquartier de Rouen. La scénographie telle qu’elle est pratiquée par la paysagiste est d’abord une façon d’ancrer un paysage dans son territoire. Osty s’inscrit dans les pas de Frederick Law Olmsted à Boston avec les systèmes de parcs fondés sur les continuités hydrauliques, écologiques et les parcours.