« Je cours, donc je suis », tel est le sous-titre du numéro estival de Sciences Humaines, employé pour désigner « le fait social total » qu’est le sport.

« Je cours, donc je suis », tel est le sous-titre du numéro estival de Sciences Humaines, employé pour désigner « le fait social total » (p. 34) qu’est le sport. Le dossier consacré à cette thématique amène le lecteur à réfléchir à ce qu’apporte l’activité sportive en termes de performance, d’équilibre ou de maîtrise de soi. Le succès des objets connectés, enregistreurs de notre activité physique, répond aux besoins de quantification et d’évaluation de leurs usagers. Le sociologue Nicolas Oblin rappelle toutefois que « le sport rend docile. Il est souvent convoité par le pouvoir politique, en particulier fasciste et totalitaire, car il évite la pensée et le travail intellectuel en déchargeant tout l’énergie dans la recherche de sensations qui confortent le plaisir d’exister. » (p. 39). L’article de Dan Véléa, psychiatre addictologue, se penche sur la bigorexie, maladie du culte de soi ou le complexe d’Adonis qui touche le plus souvent les joggers et les body-builders. La pratique sportive est ensuite mise en perspective dans le cadre professionnel par le biais des centres de formation accueillant les apprentis footballeurs, mais aussi dans le cadre de la financiarisation du football ou même de sa récupération par les politiques.

D’autres articles retiendront l’attention, tels que ceux consacrés à « Charlie, et après ? » et à la géographie de l’État islamique, ainsi que celui consacré à la remise en cause de la théorie de la transition démographique.

La preuve, s’il était encore besoin de le démontrer, de la qualité de cette revue icaunaise !

Catherine Didier-Fèvre © Les Clionautes