Le 23 mai 2025 s’est éteint le grand photographe Sebastião Salgado.
Le magazine Le un Hebdo publie un très beau « hors-série mémoire » mêlant images de l’artiste, textes personnels et témoignages (intéressante interview de Yann Arthus Bertrand réalisée par François Vey).
Sebastião Salgado est né le 8 février 1944 à Aimorés au Brésil. Étudiant en économie, il doit fuir, avec sa femme Lélia, la dictature qui sévit alors dans son pays en raison de son engagement communiste et s’exile à Paris. Après ses études, il travaille pour l’ICO (organisation internationale du café) qu’il abandonne au profit d’une carrière de photographe professionnel.
Sebastião Salgado travaille successivement pour les agences Sygma, Gamma et Magnum.
Photographe d’un grand humanisme, il est l’un des grands témoins des tragédies du XXᵉ siècle telles la famine au Sahel, la guerre du Golfe, le génocide rwandais.
A partir de 1998, il choisit de lutter pour le reboisement de sa région natale et la préservation de la nature devient l’un de ses nouveaux combats.
L’œuvre de Sebastião Salgado est particulièrement impressionnante. Homme de conviction, il écrivait, à propos de son travail, dans l’ouvrage De ma terre à la Terre (citation tirée du magazine) : « Mes photos, je les ai prises parce que j’ai pensé que tout le monde devait savoir. C’est mon point de vue, mais je n’oblige personne à les regarder. Mon but n’est ni de faire la leçon ni de donner bonne conscience en provoquant je ne sais quel sentiment de compassion. J’ai réalisé ces images parce que j’avais une obligation morale, éthique de le faire. Dans de tels moments de tourmente, qu’est-ce que la morale ? Qu’est-ce que l’éthique ? Me demandera-t-on. C’est, au moment où je suis en face de quelqu’un en train de mourir, lorsque je décide ou non de déclencher mon appareil ».
Une petite publication constituant une bonne occasion d’aller à la rencontre d’un géant de la photographie.