Du roman d’espionnage à l’adaptation en bande dessinée

Sorti en 1979, puis traduit en français en 1981, le roman d’espionnage Shibumi reste entouré d’un épais mystère. Son auteur, connu sous le pseudonyme de Trévanian est « réputé pour n’avoir jamais donné d’interviews, posé pour une photo ou signé un autographe » (page 219). Un sosie toléré par l’auteur s’invitait même dans des cocktails littéraires.

Les Arènes viennent de publier une adaptation de Shibumi sous la forme d’un roman graphique. L’intrigue est adaptée par le duo composé du journaliste Pat Perna et du dessinateur Jean-Baptiste Hostache.

Le héros est Nicholaï Hel, un assassin professionnel né en Chine dans les années 1920 d’une mère russe et d’un père allemand, dont l’enfance s’est déroulée au Japon. Un général japonais l’entrainera à devenir un excellent joueur de go. Recherché dans le monde entier, notamment après avoir tué un général japonais à main nue dans une cellule tout en étant sous l’étroite surveillance de 4 hommes, il apprend le basque en prison. Il se cache alors dans un petit village du Pays basque entre deux contrats. Il excelle dans l’art du shibumi qui consiste à entrer dans un calme spirituel sans être passif.

Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1972, le groupe terroriste palestinien « Septembre noir » prend en otage des athlètes israéliens participant aux Jeux Olympiques de Munich. La nuit suivante, les terroristes sont abattus et le Mossad entame une traque des organisateurs présumés par l’intermédiaire des Cinq de Munich. Mené par Asa Stern, Yoel Levitson, Chaim Yariv, Nehemiah Zarmi et Hannah Stern, l’objectif est alors d’éliminer les soutiens de Septembre noir. Mais tout ne se passera pas comme prévu.

Hannah Stern échappe de peu à une fusillade dans l’aéroport de Rome en Italie. Des Japonais ont tiré dans le hall, faisant neuf victimes. Parmi elles, deux membres israéliens des Cinq de Munich. Le mystère s’épaissit : qui a commandité l’attaque ?

Une inconnue attire rapidement l’attention des villageois. Elle cherche à atteindre le château d’Etchebar et demande à rencontrer Nicholaï Hel. Son nom ? Hannah Stern.

Sombre et préservant le suspense jusqu’aux dernières pages, cette adaptation s’avère à la fois captivante et instructive sur les relations internationales durant la Guerre froide.

Pour aller plus loin :

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Antoine BARONNET @ Clionautes