L’excellent magazine Fisheye, dédié à la photographie contemporaine, consacre son nouveau numéro au Japon.
Comme l’écrit fort justement Benoît Baume dans son éditorial, « s’atteler à un numéro spécial Japon n’est pas une démarche instinctive. Surtout en matière de photographie. Il faut déjà accepter que les rapports au monde, à la conscience, aux objets, à la nature ou aux relations humaines soient différents de tout ce que l’on connaît ».
Le présent opus permet une immersion dans l’univers d’individus de grands talents, à l’instar de Kenta Nakamura (très belle photographie de couverture avec une femme vêtue d’un Shiromuku et portant des lunettes 3D) d’Akihito Yoshida, qui a photographié sa grand-mère et son jeune cousin Daiki (celui du photographe, ndlr) sur un très long laps de temps, constituant un travail exceptionnel de sensibilité, de Kenya Sugai avec ses gros plans fruits de ses déambulations dans Tokyo ou encore au travail « surréaliste » de Mikito Tanaka (réalisation géniale d’un homme suspendu à une poutre et qui donne l’impression de marcher sur l’eau. Le cliché est reproduit ci-dessous).
Le numéro est accompagné d’un tiré-à-part (réalisé à l’occasion du dixième anniversaire du festival Kyotographie) présentant le travail de dix photographes japonaises.
Parmi les très belles réalisations ainsi retenues, on mentionnera, de manière purement subjective, le superbe travail de Yukari Chikura, avec un cliché du Zaido, une cérémonie au cours de laquelle les participants luttent face aux éléments et s’insèrent dans un paysage enneigé, et le travail de mémoire de Noriko Hayashi sur les femmes japonaises mariées à des coréens du Nord et parties vivre avec eux dans ce pays.
Une très belle fenêtre ouverte sur le japon et une partie de sa création photographique contemporaine.
Grégoire Masson
Mikito Tanaka