En 1888, à l’âge de 35 ans, Vincent Van Gogh quitte Paris pour aller s’installer à Arles où il espère trouver l’inspiration. C’est ici qu’il peindra parmi ses tableaux les plus célèbres (comme Tournesols dans un vase) mais aussi qu’a lieu un des moments les plus connus de la vie du peintre, à savoir lorsqu’il se coupe.
C’est cette partie de la vie de Van Gogh qu’a décidé de raconter Barbara Stok dans ce roman graphique. Cette autrice de bande dessinée néerlandaise est née en 1970 et est spécialisée dans la bande dessinée autobiographique, un genre qu’elle a contribué à populariser dans son pays. En 2009, elle est la première bédéaste à remporter le prix Stripschap, principale récompense néerlandaise pour un bédéaste.
L’histoire
La première partie du roman graphique décrit l’installation et l’acclimatation de Van Gogh à Arles. Il tombe sous le charme de la beauté des paysages de Provence qui seront une de ses sources d’inspiration. Mais, l’autrice présente aussi les difficultés relationnelles qu’a Van Gogh avec les habitants d’Arles, difficultés liées à ses problèmes financiers (bien que financé par son frère Théo) mais aussi à son caractère colèrique.
Très vite, Van Gogh décide de louer une maison de 4 pièces pour en faire une maison d’artistes. Il a notamment une idée en tête qui va devenir une obsession : y faire venir Paul Gauguin. Gauguin finit par accepter l’invitation de Van Gogh mais l’expérience tourne mal car ce dernier ne rêve que de retourner peindre sous les tropiques. C’est lors d’une de leurs nombreuses altercations que Van Gogh bascule dans la folie et se coupe un morceau de l’oreille.
La suite du roman graphique se passe ensuite à l’hospice de Saint Rémy de Provence où Van Gogh se repose tout en continuant à peindre. Grâce au travail de Théo, ses tableaux commencent alors à être reconnus dans les galeries parisiennes. Malgré ses crise qui continuent, Van Gogh décide alors de revenir dans le nord de la France à Auvers-sur-Oise où il continue son travail en espérant retrouver une vie normale. Mais, comme le suggère les dernières planches, l’esprit de Van Gogh est loin d’être guéri, cette folie étant tout à la fois destructrice pour le peintre mais créatrice comme source de son génie.
Mon avis
Le dessin de ce roman graphique a un côté assez naïf et enfantin. Mais, certaines scènes d’inspiration et de folie de Van Gogh sont assez bien rendues, reprenant parfois son style de peinture.
Cependant, l’intérêt de cette bande dessinée réside surtout dans les textes. En effet, comme le note l’éditeur en début d’album, les textes reprennent en grande partie les mots de Vincent et Théo Van Gogh. L’auteur imprime même certaines des nombreuses lettres que s’envoient les deux frères. Celles-ci permettent de saisir l’état d’esprit de Vincent Van Gogh et d’expliquer ces moments d’euphorie, d’espoir et de folie. En effet, ce qui transparaît de cette biographie, c’est le fait que Van Gogh est un artiste torturé par ses doutes et ses angoisses mais que ceux-ci sont aussi à l’origine des plus belles œuvres du peintre.